Accord palestino-égyptien pour reprendre l’approvisionnement en diesel via le terminal de Karam abou salem.
Le Hamas a accusé jeudi l’Egypte et l’Autorité palestinienne d’être derrière l’amplification de la crise du carburant à Gaza pour des raisons politiques.
Pour le Hamas, « L’Autorité palestinienne est derrière la crise du carburant et la coupure d’électricité dans le but de susciter la colère de la population à l’encontre du gouvernement du Hamas ».
Le Hamas a également accusé l’Egypte de contribuer à l’amplification de la crise. « Il s’agit d’une pression sur le Hamas pour qu’il applique l’accord de réconciliation avec le Fatah », ajoute la même source.
Le Hamas a dans ce contexte appelé tous les Gazaouites à participer ce vendredi à une marche appelant à « l’illumination de Gaza et à avorter le complot » visant la population.
Reprise de l'approvisionnement du Diesel
Vendredi, un accord a été conclu pour reprendre l'approvisionnement en diesel via le terminal de Karam abou Salem (Kerem Shalom).
"Grâce aux efforts de l'Egypte, en coordination avec le Hamas, le Premier ministre Salam Fayyad, et sur décision du président Mahmoud Abbas, un accord a été conclu pour reprendre l'approvisionnement en diesel par l’entité sioniste de la centrale électrique de Gaza via le terminal de Kerem Shalom depuis 07H30 (05H30 GMT) vendredi", a affirmé à l'AFP à Gaza un haut responsable égyptien.
Cet accord porte sur 900.000 litres, dont une première livraison vendredi, a précisé ce responsable de sécurité égyptien sous le couvert de l'anonymat.
Une source au sein du Hamas à Gaza a confirmé à l'AFP que la livraison était en cours, faisant état de 13 camions-citernes au terminal frontalier de Kerem Shalom, "d'une capacité de 45.000 litres chacun".
Dans un communiqué, un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a indiqué que les autorités du Hamas avaient été "informées par les frères égyptiens de la livraison du carburant nécessaire pour faire fonctionner
la centrale électrique, qui a lieu aujourd'hui".
"Le mouvement poursuit ses efforts pour apporter une solution définitive à cette crise", a-t-il ajouté.
L'Autorité de l'énergie à Gaza avait affirmé le 14 mars avoir payé 2 millions de dollars (1,5 M EUR) à l'Egypte pour fournir en carburant la centrale électrique, sans recevoir aucune livraison.
Faute de carburant, cette centrale qui fournit près du tiers de l'électricité du territoire palestinien contrôlé par le Hamas fonctionnait au ralenti, ce qui avait provoqué des coupures fréquentes de courant.
Ces coupures "atteignent jusqu'à 18 heures par jour", souligne le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) dans son rapport hebdomadaire publié vendredi, déplorant "les graves conséquences humanitaires sur les foyers palestiniens".
"La pénurie de carburant et d'électricité perturbe également les services publics, y compris les hôpitaux, l'eau et le traitement des eaux usées", selon le texte.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha), depuis le début de 2011, la centrale électrique dépend du carburant égyptien meilleur marché, transféré par les tunnels entre Rafah et l'Egypte, plutôt que d'achats de carburant plus cher de l’occupation israélienne.