02-05-2024 03:29 AM Jerusalem Timing

Mali: la rébellion touareg poursuit l’offensive, les putschistes isolés

Mali: la rébellion touareg poursuit l’offensive, les putschistes isolés

Dans une interview à la BBC, le chef des putschistes a indiqué ne pas avoir l’intention de rester au pouvoir et qu’il se retirerait lorsqu’il serait assuré que l’armée sera en mesure de sécuriser le pays.

 La rébellion touareg a annoncé la poursuite de son "offensive" au Mali, où les militaires semblent de plus en plus isolés par les nombreux appels au retour à l'ordre constitutionnel.

Vendredi, des informations contradictoires ont circulé sur la situation à Bamako, en lien avec une brève interruption du signal de la télévision publique sous contrôle des putschistes. Le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, avait été donné pour arrêté ou mort par certains.

"Rumeurs", a réagi la junte dans une déclaration télévisée peu après 19H30 (locales et GMT), assurant: "Tout va bien" et la situation est sous contrôle.

Auparavant, le capitaine Sanogo avait donné les mêmes assurances à un journaliste de l'AFP concernant les dirigeants du régime du président Touré: ils sont "sains et saufs" et seront "prochainement remis à la justice malienne".

Putsch au MaliDans une interview à la BBC, il a indiqué ne pas avoir l'intention de rester au pouvoir et qu'il se retirerait lorsqu'il serait assuré que l'armée sera en mesure de sécuriser le pays.


Pendant ce temps, l'incertitude régne toujours sur le sort du président Amadou Toumani Touré. On ignore s'il est protégé par des militaires loyalistes, comme l'assurait jeudi son entourage ou s'il est prisonnier des soldats qui ont pris le pouvoir au lendemain d'une mutinerie marquée par des combats avec des loyalistes et des tirs de sommation à travers la ville.

Plusieurs responsables politiques ont été arrêtés, selon diverses sources, et après la mutinerie, des domiciles, administrations et stations-service ont été pillés, des véhicules de particuliers réquisitionnés par des soldats à Bamako. Le capitaine Sanogo a condamné ces "exactions" et s'est engagé à y mettre fin.

A cinq semaines du premier tour de la présidentielle prévu le 29 avril, le coup d'Etat a été condamné dans une déclaration commune par 12 des principaux partis politiques maliens, fragilisant la position des putschistes.

L'Union africaine (UA) a décidé de suspendre le Mali de toute participation à ses activités et l'envoi à Bamako d'une mission conjointe avec la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Washington a prévenu que l'aide économique et militaire de 70 millions de dollars (près de 53 millions d'euros) versée au Mali risquait d'être compromise si les responsables du coup d'Etat ne rétablissaient pas l'ordre constitutionnel.

L'Union européenne, un des principaux partenaires du Mali, a "fermement" condamné le coup d'Etat, demandé "la libération des responsables de l'Etat", le "retour d'un gouvernement civil" et le respect du calendrier électoral initial.

Elle a décidé "de suspendre temporairement les opérations de développement" sauf l'aide humanitaire.

Ces prises de position s'ajoutent aux condamnations des voisins, Algérie, Niger et Mauritanie, où les répercussions de la crise sont fortement ressenties.