Ce remaniement a été annoncé alors que des manifestations ont secoué le sultanat ces derniers jours.
Le souverain d'Oman, le sultan Qabous, a renvoyé deux de ses ministres, a annoncé samedi un communiqué officiel, après des manifestations populaires contre la corruption dans ce petit pays réputé calme à l'embouchure du Golfe.
Cette décision concerne le ministre du Cabinet royal, Ali ben Majid al-Maamari, et le ministre des Affaires du palais, Ali ben Humud al-Bousaidi.
Le sultan a nommé à leur place Sultan ben Mohammed al-Numani et Khaled ben Hilal bin Saud al-Bousaidi.
Ce remaniement a été annoncé alors que des manifestations ont secoué le sultanat ces derniers jours, en particulier la deuxième ville du pays, Sohar, à 200 km au nord de Mascate, où un manifestant a été tué le 28 février par des tirs de la police.
Des manifestants à Mascate avaient également demandé la mise à l'écart de ministres qu'ils soupçonnaient de corruption.
Toutefois, ces rassemblements n'ont pas remis en cause le soutien populaire au sultan de 70 ans, qui règne depuis 1970 et qui est considéré comme un souverain attentif aux conditions de son peuple.
Dans le port de Sohar, des manifestants avaient bloqué l'accès aux installations portuaires, en demandant notamment des actions plus efficaces contre le chômage. Après des échauffourées qui avaient fait un mort, ils avaient été dispersés sans violence par la police.
Face aux revendications des manifestants, le sultan Qabous a annoncé la création de 50.000 emplois, des aides pour les chômeurs, ainsi que la mise en place d'une commission chargée de faire des propositions pour donner plus de pouvoir à l'assemblée consultative élue.
Ces expressions de malaise sont rares dans ce pays de trois millions d'habitants, dont 20% d'étrangers.
Le sultanat a des ressources limitées en pétrole, mais il occupe une situation stratégique à l'embouchure du Golfe, d'où proviennent 20% de l'ensemble du brut qui circule dans le monde.
Il est voisin du Yémen, pays pauvre et instable, secoué depuis des semaines par des manifestations contre le régime.
Ailleurs dans la région, Bahreïn est le théâtre de manifestations, et des appels à des réformes ont été lancés en Arabie saoudite, au Qatar et au Koweït, des monarchies où une génération de jeunes technocrates éduqués à l'étranger réclament depuis des années une plus grande participation à la vie politique.