« Les Israéliens veulent entrer par la fenêtre faute de pouvoir d’entrer par la porte ».
La présence d’un député israélien lors d’une assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (Ap-UpM) organisé les 24 et 25 mars derniers a soulevé un tollé dans la classe politique marocaine.
Les députés du parti islamiste Justice et Développement (PJD) ont boycotté les travaux de cette réunion qui s’est tenue sous le thème « L'UPM et les grands défis de la Méditerranée », et à laquelle participent des élus venus des pays du pourtour méditerranéen dont l’entité sioniste. Alors que plusieurs organisations marocaines ont condamné le fait d’avoir invité ce député de la Knesset. Et une manifestation a été organisée samedi pour protester contre cette invitation.
Abdelaziz Amari, président du groupe parlementaire du PJD à la chambre des représentants, qui s’est insurgé contre la présence du député israélien a dit :
« Notre position est claire et inébranlable vis-à-vis de toute normalisation des relations avec l’entité sioniste … Je demanderai au gouvernement d’éclaircir les circonstances exactes de l’arrivée sur le territoire national de cet individu israélien » s’exclame Amari.
Il a affirmé que ses députés se sont réunis avec le ministre des affaires étrangères, et collègue du parti, Saad Eddine El Otmani, afin de s’en éclairer sur la question, rappelant lors de cette rencontre la position inchangée du parti, refusant toute relation de quelque niveau que ce soit avec l’entité sioniste.
A cet effet, des députés du PJD prendront part à un sit-in de protestation contre la présence de l’élu israélien, devant le siège du parlement, appelant par la même le peuple marocain à une marche nationale pour Al Qods le 1 avril prochain.
Pour sa part, le chef de l’Association marocaine de soutien à la lutte du peuple palestinien Mohammad Ben Jalloune Andalouçi a soupçonné des tentatives israéliennes de rentrer par la fenêtre au Maroc.
« Les Israéliens tentent d’entrer au Maroc par la fenêtre faute d'entrer par la porte. C’est comme s’ils voulaient tâter le pouls du peuple marocain sur la normalisation avec l’entité israélienne », a-t-il indiqué pour la télévision iranienne arabophone AlAlam, et d’affirmer : « Jamais le peuple marocain n’acceptera ceci ».
Selon Andalouçi, c’est le président de l’Union des parlements méditerranéens qui a adressé la visite aux Israéliens. « Comment peut-on reconnaitre la Knesset israélienne et lui permettre de venir au Maroc avec tous les crimes israéliens commis à Gaza et en Cisjordanie, et l’emprisonnement des députés palestiniens et la suspension des travaux du conseil législatif palestinien », s’est-il offusqué.
Samedi, au moment où se tenait la session, un rassemblement a eu lieu en présence de plusieurs politiciens et hommes de droit. « Nous considérons la participation sioniste au parlement marocain comme étant un acte de trahison que nous condamnons et tenons à lui résister », a affirmé Ahmad Wayhaman, un responsable du Groupe du Travail pour le soutien à la Palestine.
Le membre du bureau politique du Parti Socialiste Unifié, AbdelIlah Mansouri qui était également présent au rassemblement a exigé que soit incriminée toute normalisation avec l’entité sioniste sur tous les niveaux, même la réception de sionistes.
Alors que le secrétaire général du parti interdit Al-Oumma (la Nation) Mohammad Marwani a affirmé : « tant que notre sang coule dans nos veines, aucun sioniste ni normalisateur n’entrera dans ce pays ».
Pour sa part, le ministère des affaires étrangères a nié avoir accordé un visa au responsable israélien tandis que le parlement marocain a démenti l’avoir invité. Ce qui n’a pas convaincu les différentes organisations marocaines qui ont réclamé l’ouverture d’une enquête et l’expulsion du responsable israélien.
Durant cette occasion et la polémique qui s’en est suivie, ni l’identité du député israélien n’a été dévoilée, ni lui-même ne s’est manifesté.