Nouveau sujet de discorde entre Bagdad et Erbil
La région autonome du Kurdistan irakien, en conflit avec le gouvernement central sur des questions territoriales et d'exploitation pétrolière, a menacé lundi de mettre fin à ses exportations de brut si Bagdad n'honorait pas ses dettes envers elle.
"Les exportations de pétrole de la région du Kurdistan ont été réduites à 50.000 barils par jour (bj) et pourraient cesser d'ici un mois si le gouvernement fédéral à Bagdad continue de bloquer les paiements aux compagnies productrices", affirme le gouvernement régional dans un communiqué publié sur son site internet.
Le texte, qui cite le porte-parole du ministère kurde des ressources naturelles, souligne que la dette cumulée du gouvernement central envers le Kurdistan s'élève à "près de 1,5 milliard de dollars". Le dernier versement remonte à mai 2011.
Le Kurdistan précise qu'il "maintient son objectif d'exportation de 175.000 bj prévu dans le budget 2012 de l'Irak et pourrait exporter beaucoup plus si le gouvernement honorait ses engagements à payer".
Le Kurdistan et Bagdad sont en conflit sur de nombreux thèmes. Ces derniers mois, le cas de la major pétrolière américaine ExxonMobil, qui souhaite s'implanter à la fois dans les deux parties du pays, ce que refuse catégoriquement le gouvernement, a suscité une vive polémique.
Erbil et Bagdad s'opposent aussi sur la souveraineté d'une bande longue de 650 km, riche en hydrocarbures, à cheval sur quatre provinces et comprenant la ville multiethnique de Kirkouk. Cet épineux dossier est considéré comme l'une des principales menaces sur la stabilité de l'Irak à terme.
Le président kurde Massoud Barzani a accusé la semaine dernière le Premier ministre Nouri al-Maliki de monopoliser le pouvoir.