La relation entre les deux fut affaiblie en raison de leurs divergences sur la crise syrienne
Des délégués arabes font depuis plusieurs semaines la navette entre Téhéran et plusieurs capitales arabes : le but étant de redresser un pont entre les dirigeants des Frères Musulmans (FM) dans ces capitales et la direction iranienne. Sont également inclus dans les tractations les Frères Musulmans Syriens.
Selon le chroniqueur du quotidien libanais AsSafir, Kassem Kassir, les dirigeants des FM ont envoyé des messages positifs à Téhéran et se sont mêmes laissés persuader de prendre des mesures pratiques, entre autre sur le dossier syrien, objet de discorde et derrière la détérioration des relations entre les deux parties. Ainsi, les Frères se sont abstenus de reconnaitre le Conseil national syrien, lors de la rencontre à Tunis des « Amis de la Syrie », révèlent une source islamique suivant ces tractations de près. En échange, les Iraniens devraient user de leurs liens avec Damas pour accélérer la solution politique en Syrie, en collaboration avec la Chine et la Russie.
Mais ces efforts butent sur plusieurs obstacles : surtout la crise de confiance due à l’ouverture des Occidentaux sur les FM, et les dernières positions de la branche égyptienne de la cause palestinienne et des accords de Camp David.
La proposition du secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah exprimée dans son dernier discours pour régler la crise syrienne par un arrêt simultané des violences suivi d’un dialogue semble aussi avoir dégelé les relations.
Selon des sources proches de délégués, plusieurs points positifs incitent les Iraniens et les Frères Musulmans à consolider leurs liens, et précisément leur besoin l’un de l’autre pour faire face aux défis communs qui les menacent tous deux : entre autre la tendance des monarchies du Golfe a les affronter ainsi que le Hezbollah, via leur soutien à des factions islamistes extrémistes. Sans oublier les dernières évolutions palestiniennes marquées par l’échec de la réconciliation entre le Hamas et le Fatah, la poursuite des agressions israéliennes et du siège israélien contre la bande de Gaza. Sans compter non plus les pressions internationales exercées sur les pays où les FM ont emporté les élections et la crainte de ces derniers que leur expérience encore jeune au pouvoir ne se solde par un échec.