Pour l’opposition bahreïnie, "la ligue n’est pas à la hauteur de traiter les revendications des peuples".
La Syrie sera au cœur des discussions des chefs d'Etat et représentants des pays de la Ligue arabe qui se réunissent
jeudi à Bagdad pour leur premier sommet en Irak depuis plus de 20 ans.
"C'est au peuple syrien de décider, de choisir, d'élire ses dirigeants. Ce n'est pas à la Ligue ou à qui que ce soit d'autre en fait de dicter qui les Syriens devraient choisir", a déclaré mercredi le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari.
Outre la Syrie, la résolution doit aussi aborder les questions palestinienne, la Somalie et les armes nucléaires détenues par "Israël". "C'est une réunion historique car le texte n'abordera que neuf sujets contre 40 habituellement", a confié M. Zebari.
Le dossier bahreïni absent
La ligue arabe s’est par ailleurs abstenue d’aborder la crise au Bahreïn, malgré la présence de ses dirigeants au somment.
Pour l’opposition bahreïnie, « la ligue n’est toujours pas à la hauteur de traiter les revendications des peuples », c’est ce qu’a déclaré au quotidien libanais as-Safir, Khalil Marzouk, un des dirigeants du principal parti d’opposition, AlWefaq.
Marzouk a dans ce contexte rappelé la position du secrétaire général Nabil Arabi envers la crise au Bahreïn. « Après les critiques de la ligue, Arabi s’est rendu à Manama, mais sans rencontrer aucune des composantes de l’opposition, fermant ainsi la porte de la Ligue face à la majorité du peuple bahreïni ».
Rappelons que le peuple bahreïni résiste depuis plus d’un an face à la répression du régime, à savoir : les licenciements, les détentions arbitraires, et l’augmentation du nombre des tués et des blessés.
21 dirigeants conviés
Six des 21 dirigeants arabes conviés à la réunion (la Syrie en a été exclue en raison de sa suspension) sont déjà arrivés dans la capitale irakienne, où la sécurité, déjà exceptionnelle ces derniers jours, a encore été renforcée ce jeudi.
Il s'agit du président soudanais Omar el-Béchir, du tunisien Moncef Marzouki, du Palestinien Mahmoud Abbas, le Comorien Ikililou Dhoinine, le chef de l'Etat somalien Sharif Cheikh Ahmed, et du président du Conseil national de transition (CNT) en Libye, Moustapha Abdeljalil. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est également présent à Bagdad.
Mais la présence la plus attendue est celle de l'émir du Koweït, cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, plus de vingt après l'invasion de son pays par les troupes de Saddam Hussein.
Plusieurs pays dont l'Arabie saoudite, ont indiqué qu'ils enverraient de hauts responsables mais pas leurs dirigeants.
Les ministres des Affaires étrangères, réunis mercredi à Bagdad, sont tombés d'accord sur un projet de résolution qu'ils vont soumettre aux dirigeants, et qui ne mentionne pas deux sujets litigieux: le départ du président syrien Bachar al-Assad et l'armement des rebelles syriens.