La tribu des Toubous dénonce "un plan de nettoyage ethnique" et brandit la menace séparatiste.
Les combats qui ont opposé depuis lundi des Toubous à des tribus arabes dans la ville libyenne de Sebha (sud) ont fait 70 morts et 150 blessés, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Nasser al-Manaa.
Un responsable de la région a indiqué que les affrontements avaient baissé d'intensité, alors que les Toubous se disaient encerclés et dénonçaient un "massacre".
Al-Manaa a ajouté que 1.500 éléments de l'armée libyenne en cours de formation et des gardes-frontières étaient arrivés à Sebha pour tenter d'imposer une trêve, ajoutant que 1.500 autres soldats sont en route vers la ville située à 750 km au sud de Tripoli.
Les combats à Sebha ont éclaté après que des tribus arabes ont accusé les Toubous d'avoir tué un des leurs.
Le chef des Toubous, Issa Abdelmajid Mansour, qui dénonce un "plan de nettoyage ethnique" visant sa tribu, avait brandit mardi la menace séparatiste, dans une déclaration à l'AFP.
En réaction, le porte-parole du gouvernement déclare: "Le gouvernement n'acceptera pas une entité qui s'appelle la province des Toubous. La Libye est unifiée et celui qui a une opinion ou une idée, il n'a qu'à l'exposer pacifiquement".
Les Toubous, à la peau noire, qui vivent à cheval sur la Libye, le nord du Tchad et du Niger, sont impliqués depuis février dans des affrontements meurtriers avec des tribus locales du sud du pays, notamment à Koufra et Sebha.
Cette ethnie de nomades qui dénonçait sa marginalisation sous l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, estime que la situation s'est empirée depuis l'arrivée des nouvelles autorités.