En visite au Caire, le ministre des Affaires étrangères français affiche un certaine prudence à l’égard de la révolte des peuples arabes.
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a affirmé dimanche au Caire que l'Europe et la France ne pouvaient "tolérer la folie criminelle" du régime du colonel Mouammar Kadhafi face à l'insurrection libyenne.
M. Juppé, qui s'exprimait devant la communauté française d'Egypte, a ajouté qu'il évoquerait ce dossier dimanche avec le chef de la Ligue arabe Amr Moussa, dont l'institution siège au Caire.
Le ministère français des Affaires étrangères a souligné que son déplacement au Caire, son premier voyage depuis sa prise de fonctions mardi, "marque l'engagement de la France face aux bouleversements extraordinaires" dans le monde arabe.
Il a récusé les critiques contre le manque d'anticipation et de réactivité de Paris face à ces événements, assurant que "ces révolutions nous ont tous pris de court".
"Il n'est pas exact de dire que nous avons pris trop de temps à réagir" car "très vite nous nous sommes déclarés disponibles pour accompagner la marche vers la liberté" de ces pays, a-t-il ajouté.
M. Juppé a encore estimé que l'Egypte, pays le plus peuplé de la région, était "un pays clé pour l'avenir de tout le monde arabe" et qu'elle "donn(ait) l'exemple, sans être exagérément optimiste, de ce que peut être un processus de libération maîtrisé".
Il a toutefois déclaré que "rien n'est gagné. Nous avons bien sûr confiance, mais le pire n'est pas exclu".
"Lorsque l'on voit ce qui se passe aujourd'hui même en Libye, on voit bien que cette transition peut être douloureuse", a-t-il dit.
Le ministre doit s'entretenir avec le maréchal Hussein Tantaoui, chef du conseil suprême des forces armées, l'institution à qui le président Hosni Moubarak a remis le pouvoir le 11 février en démissionnant.
Il doit également rencontrer des membres de la "coalition des jeunes de la révolution", avant de regagner Paris en fin de journée.