Elle accepte pour 3 ans son exil à Gaza. Pour le Club des détenus Palestiniens « la déportation » ne peut en aucun cas faire office de solution.
La détenue palestinienne, Hanaa Chalabi, emprisonnée dans les geôles israéliennes et qui refusait de s'alimenter depuis 43 jours pour dénoncer sa détention sans jugement, a accepté d'arrêter sa grève de la faim, a annoncé jeudi le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaë.
"Hanaa Chalabi a accepté d'arrêter sa grève de la faim à la suite d'un accord avec les autorités d’occupation israéliennes aux termes duquel elle va être exilée dans la bande de Gaza", a déclaré Qaraqaë.
Le ministre palestinien et le Club des prisonniers palestiniens, qui précise que l'exil d'Hanaa Chalabi durera trois ans ont tout deux ont condamné "cette déportation": "Elle a dû accepter car Israël a exercé des pressions sur elle, mais nous sommes totalement opposés à toute mesure de déportation", a dit Qaraqaë.
"Nous acceptons le choix de Hanaa Chalabi, mais la déportation ne peut en aucune façon constituer une solution", a souligné de son côté le Club des prisonniers dans un communiqué. Hanaa Chalabi, âgée de 30 ans, avait été hospitalisée à la suite de la détérioration de son état de santé.
Accusée par l'armée israélienne d'être un "agent du jihad mondial", Hanaa Chalabi a déjà effectué plus de deux ans de détention sans jugement.
Elle a suivi comme d'autres détenus l'exemple de Khader Adnane, un prisonnier palestinien qui a obtenu en février de la justice israélienne après 66 jours de grève de la faim l'assurance d'être libéré en avril.
Une trentaine de Palestiniens détenus en « Israël », dont un député du Hamas, sont en grève de la faim, selon le Club des prisonniers.
Ils réclament principalement l'annulation de la détention administrative et la fin de l'isolement carcéral, selon le Club des prisonniers.
D'après cette association, 700 membres des services de sécurité palestiniens sont détenus, dont certains ont été arrêtés alors qu'ils portaient l'uniforme.
En outre, 27 députés, dont 24 de la majorité parlementaire du Hamas, sont actuellement détenus, y compris le président du Conseil législatif (Parlement) Aziz Dweik, arrêté en janvier et placé lui aussi en détention administrative, selon le ministère palestinien des Prisonniers.
Plus de 4.700 Palestiniens sont dans les geôles de l'entité sioniste, parmi eux, 320 sont placés en détention administrative, une mesure héritée du mandat britannique sur la Palestine, qui permet de garder en prison sans jugement des suspects pour des périodes de six mois indéfiniment renouvelables.