Les rebelles, qui ont tiré profit de la désorganisation au sein des forces armées, ont envahi Tombouctou. Le Nord malien est désormais hors de contrôle de la junte.
Les rebelles touareg ont pénétré dimanche dans Tombouctou, et sa chute proclamée consacre leur mainmise sur la quasi-totalité du nord du Mali, quelques heures à peine après la prise de Gao, capitale régionale.
Selon des sources concordantes, les rebelles ont négocié leur entrée avec une milice arabe loyaliste qui avait pris position après la défection de la plupart des soldats réguliers.
Pendant ce temps, à Bamako, c'est la consternation.... Impuissante à endiguer cette progression fulgurante et soumise aux pressions africaines, la junte militaire au pouvoir depuis à peine deux semaines a promis le retour au pouvoir civil et la mise en place d'un gouvernement de transition, sans fixer de calendrier.
"Nous prenons l'engagement solennel de rétablir à compter de ce jour la Constitution (...) ainsi que les institutions républicaines", a déclaré le chef des putschistes, le capitaine Amadou Sanogo, ajoutant qu'il y aurait "des consultations avec toutes les forces vives du pays dans le cadre d'une convention nationale" sous les auspices des pays de l'Afrique de l'Ouest pour permettre "la mise en place d'organes de transition en vue de l'organisation d'élections apaisées, libres, ouvertes et démocratiques".
Le comble de cette situation c'est que la junte militaire qui s'était soulevée pour renverser le 22 Mars dernier le président Amadou Toumani Touré avait justifié cette prise de pouvoir pour mettre un terme définitif à la rébellion Touareg.
Apparemment, se sont les rebelles qui en sont les réels victorieux, la junte visiblement dépassée par les évènements ne semblant pas être en mesure de faire quoi que ce soit pour endiguer la rébellion, bien au contraire.