25-11-2024 05:46 PM Jerusalem Timing

Egypte: La candidature de Khaïrat al Chater "erreur" ou "complot avec le CSFA"?

Egypte: La candidature de Khaïrat al Chater

Le refus du Conseil militaire de limoger le gouvernement transitoire, dirigé par un ancien Premier ministre d’Hosni Moubarak, est un des arguments avancés par la confrérie pour justifier la candidature de Khaïrat al Chater.

Des centaines de jeunes égyptiens ont annoncé leur démission des Frères musulmans, en riposte à la décision du mouvement de nommer le numéro deux des Frères, Khaïrat al Chater, candidat à la présidentielle.

Quelques heures après l’annonce de la candidature d’Al-Chater,  l’ancien porte parole des Frères en Europe, Kamal Helbawi a présenté sa démission.

Helbawi a qualifié d’ « opportunisme politique » la décision de la confrérie revenue sur sa promesse de ne pas briguer la présidence.

Lors d’une interview avec le site Arabiya.net, Helbawi a estimé que le but de cette candidature était de « dissiper les voix des islamistes pour ouvrir la voie à la victoire du candidat soutenu par le conseil militaire » (CSFA).

Il n’a pas écarté l’idée que « Chater soit le candidat de compromis entre les Frères et le CSFA », et par conséquent « les deux restent au pouvoir ».

De son côté, Mohammad Habib, un ancien adjoint du guide suprême a qualifié d’ « erreur stratégique qui aboutira à la division entre la confrérie et les différentes forces politiques ».


 « La confrérie a le droit de présenter son propre candidat mais elle doit être consciente qu'elle perd beaucoup de sa crédibilité et qu'elle accroît les divisions avec les autres mouvements nationaux », a écrit Mohamed Habib sur Twitter.

Il est à noter que les Frères musulmans ont justifié ce revirement par le fait que le CSFA, qui a promis de rendre le pouvoir aux civils à l'issue de la présidentielle, a cherché à limiter les pouvoirs du Parlement depuis la nette victoire de leur parti Liberté et Justice (PLJ) aux législatives.

Khairat al Chater


Khairat al Chater, candidat des FrèresHommes d'affaires avisé et stratège politique habile, y compris du fond des geôles d'Hosni Moubarak où il a plusieurs fois séjourné, Khaïrat al Chater n'est pas encore entré en campagne qu'il figure déjà au rang des favoris du scrutin dont le premier tour est programmé les 23 et 24 mai.


Signe, peut-être, qu'il est conscient de la délicatesse de la situation, Khaïrat al Chater a fait profil bas depuis l'officialisation de sa candidature samedi, se

contentant d'annoncer dans un communiqué sa démission de son poste de vice-président du PLJ. Selon son avocat, son casier judiciaire a été effacé pour lui permettre de se présenter.

Homme de l'ombre jusqu'à la révolution, il est pourtant un personnage clé depuis la chute d'Hosni Moubarak, les émissaires, notamment occidentaux, se pressant pour rencontrer celui qui passe pour être le grand argentier de la confrérie, comme lors de la négociation d'un prêt de 3,2 milliards de dollars du Fonds monétaire international.

 

Source : AlQuds al-Arabi+Nouvel observateur