Les chefs d’Etat d’Afrique de l’ouest en présence de la France et des Etats Unis menacent d’une intervention militaire et annoncent un embargo total au moment où le Nord tombe aux mains des rebelles.
Les chefs d'Etat d'Afrique de l'Ouest, réunis lundi à Dakar, ont menacé d'intervenir militairement au Mali en pleine tourmente et annoncé un "embargo total" et immédiat au moment où la ville de Tombouctou (nord) tombait aux mains des islamistes qui en ont chassé les rebelles touareg.
Pour cela, les douze chefs d'Etat présents ont "demandé au comité des chefs d'état-major de se réunir dès cette semaine à Abidjan pour voir les modalités d'activation de cette force", a déclaré le président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara.
A savoir que des représentants de l'ONU, de la France et des Etats Unis ont participé à la réunion qui se tenait juste après la prestation de serment du nouveau président sénégalais Macky Sall.
Le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo a "pris acte" de ces sanctions, rappelant cependant que "l'urgence est le recouvrement de l'intégrité territoriale" dans le nord.
Et cette autre information qui risque de mettre de l'huile sur le feu concerne le retour en force probable de l'aqmi (Al Qaeda du Magreb Islamique) avec notamment un de leur chef historique, l'algérien Mokhtar Belmokhtar, revenu récemment de Lybie avec des véhicules surarmés présent désormais dans la région nord du Mali.
Rien --et surtout pas l'armée malienne en déroute-- ne semble pouvoir stopper cette fulgurante offensive, qui suscite beaucoup de craintes parmi les populations.
Des centaines d'habitants de Mopti (centre) et de ses environs, incluant des militaires et leurs familles, ont quitté leurs domiciles, craignant l'avancée des rebelles, ont indiqué des témoins.
L'avancée rebelle a été rendue possible à la fois par la désorganisation de l'armée malienne, aggravée par le putsch, mais également par l'armement lourd dont dispose la rébellion et les groupes islamistes, ramené de Libye par des centaines de supplétifs du colonel Mouammar Kadhafi, qui ont combattu à ses côtés avant la chute de son régime en août 2011.
Sur le terrain, le putsch a eu pour principal effet d'accélérer l'offensive du MNLA et de ses "alliés" du moment. Mais leur domination sur tout le nord pourrait paradoxalement exacerber leurs rivalités. Les hommes d'Ansar Dine ont clairement annoncé leur intention d'appliquer la charia dans tout le Mali, la MNLA, mouvement laïque souhaitant, lui, créer un Etat touareg dans le nord du pays.