Selon un responsable des services de sécurité, près de 100.000 personnes travaillent à la sécurité d’Etat, sans compter les informateurs.
Des bâtiments de la sécurité d'Etat ont été pris d'assaut durant le Week-end en Egypte par des manifestants à la recherche de preuves d'abus commis par ce puissant appareil dépendant du ministère de l'Intérieur.
L'un des manifestants a affirmé que le but était de s'emparer des dossiers de la sécurité d'Etat "de crainte que les preuves de violations ne soient détruites".
"On pouvait voir la police à l'intérieur en train de brûler des papiers", a-t-il dit. "Des papiers s'envolaient par les fenêtres ouvertes ", a ajouté un autre manifestant.
A Marsa-Matrouh, ville située au nord-ouest du Caire sur la côte méditerranéenne, un groupe de manifestants ont pu entrer le siège de la sécurité et s'emparer des documents, avant de mettre le feu au bâtiment d'où s'élevait une épaisse fumée noire.
Les manifestants se sont ensuite attablés à un café non loin de là pour recoller les papiers récupérés, a-t-il ajouté.
Amr Moussa appelé à aider le régime
Selon un des documents daté le 7 février 2011 à 18h00, le service de sécurité a demandé au chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, de convaincre les manifestants à renoncer à leurs rassemblements sur la place Tahrir.
ce service a également demandé à Moussa de présider le comité des Sages avec d’autres dirigeants en vue de mettre fin aux protestations, a révélé la chaine AlArabiya.
L’ARMEE APPELLE LES CITOYENS A LUI REMETTRE LES DOCUMENTS
Dimanche, l'armée égyptienne a appelé dans un communiqué les citoyens à lui remettre les documents pris à la sécurité d'Etat, dont des militants exigeaient la dissolution.
Selon un responsable des services de sécurité, près de 100.000 personnes travaillent à la sécurité d'Etat, sans compter les informateurs.
Ces heurts interviennent le jour de la nomination d'un nouveau ministre de l'Intérieur, Mansour al-Issaoui.
Son prédécesseur, Mahmoud Wagdi, avait été nommé par Moubarak une dizaine de jours avant sa chute sous la pression populaire, en remplacement du très impopulaire Habib el-Adli dont le procès pour malversations financières a commencé samedi, le premier d'un ex-responsable de l'ancien régime.
Vendredi, entourant le nouveau Premier ministre Essam Charaf, les manifestants de l'emblématique place Tahrir au Caire avaient scandé "Le peuple veut la fin de la sécurité d'Etat".
"Je prie pour que l'Egypte soit un pays libre et que ses services de sécurité soient au service des citoyens", avait répondu M. Charaf, nommé jeudi.
Il convient de rappeler que la colère contre les abus quotidiens et la torture par la police a été
l'un des éléments déclencheurs le 25 janvier des manifestations sans précédent contre le régime de Moubarak, qui était au pouvoir depuis près de 30 ans.