Geagea s’est dit convaincu que "ceux qui se tiennent derrière cette opération ont voulu que cela soit un message définitif ».
Le chef des Forces Libanaises Samir Geagea a déclaré avoir été victime d'une tentative d'assassinat. Dans un point de presse tenu mercredi, il a expliqué aux journalistes qu’il a été visé par deux balles alors qu'il se promenait avec ses gardes du corps à l'extérieur de sa résidence sécurisée à Meerab, au nord-est de Beyrouth.
« Alors que je me promenais dans mon jardin avec quelques gardes du corps, j’ai aperçu une belle fleur. Je me suis penché pour la cueillir. Pendant ce temps, j’ai entendu deux tirs, je me suis alors aplati par terre. Nous avons ensuite vu deux trous dans un mur de la résidence. Immédiatement, nous avons contacté les forces de sécurité qui ont tranché que les deux balles ont été tirées à une distance supérieure à 1 km. Il s’agirait de plus d’un sniper, et les fusils de précision utilisés sont de calibres 12.7 et 14.5 mm, donc ils sont sophistiqués", a-t-il souligné.
Se montrant connaisseur des moindres détails logistiques de l’opération présumée, Geagea est allé encore plus loin dans ses constats : « Ils ont essayé de me tuer à l’aide d’armement très sophistiqué, qui dépasse de loin nos capacités. Ils avaient placé une caméra à 4 km pour surveiller le site 24h sur 24 et détecter nos mouvements. Ensuite, une équipe exécutive est passée à l’action lorsqu’elle a jugé que le moment est propice. Une telle opération nécessite en effet des moyens technologiques très sophistiqués qui couvrent une distance de 3 à 6 km ».
Geagea s'est dit convaincu que "ceux qui se tiennent derrière cette opération ont voulu que cela soit un message définitif ».
Sans accuser nommément une quelconque partie, le chef des FL a dit que celui qui a commis cette tentative d’assassinat est un « parti important très professionnel, vu les fusils utilisés à une distance de 4, 5, à 6 km. On m’a surveillé de cette distance à l’aide de jumelles », a-t-il encore ajouté !
Exploitation politique et médiatique de l’événement
A part les éléments sécuritaires et judiciaires et la technique hollywoodienne de cette affaire, il est certain que le chef des Forces Libanaises a cherché à exploiter politiquement et médiatiquement l’incident, ou ce qu’il a considéré « une tentative d’assassinat ».
Selon lui, « cette tentative d’assassinat survient un an avant les élections parlementaires. Le président Rafic Hariri a été assassiné quelques mois après les législatives de 2005. Il y a plusieurs points communs entre les deux opérations d’assassinats. La faute d’Hariri est d’avoir rallié le peuple libanais à son camp. La tentative de mon assassinat s’inscrit dans le même cadre, tout comme celle qui avait visé Marwan Hamadé et les autres personnalités et dirigeants de la révolution du Cèdre ».
Au cours de ce point de presse, tenu dans des mesures de sécurité draconiennes prises par l’armée et les forces intérieures sur le chemin menant vers Meerab, Geagea a poursuivi : « Je disais tout le temps que les tentatives d’assassinat avaient pour objectif de transmettre des messages. Cette fois, le message est définitif. Une certaine partie riposte depuis 40 ans par les assassinats à ce que nous disons en politique ».
Ce politicien qu'est Geagea fut derrière l'assassinat de plusieurs politiciens libanais à l'instar de l'ancien premier ministre Rachid Karamé, Toni Frangiyé et Dori Chammoun.
Accusant les auteurs de cette attaque de vouloir l’évincer de la scène politique libanaise, Geagea a considéré qu’il était évident qu’une partie intérieure a participé à l’opération, « parce que mes positions commencent à les déranger », selon ses propres termes.
Sources: Almanar, Assafir, AFP.