Face à une crise des plus graves, le président de l’Union Ouest africaine menace les rebelles d’une action communautaire..
Le nord du Mali proclamé unilatéralement autonome, les islamistes de l'Aqmi qui semblent profiter des évènements, des rebelles touaregs qui se dissocient de la scission, un nombre massif de réfugiés, des exactions commises en grand nombre et une junte incapable de faire face à la situation... Le Mali s'enfonce dans un chaos des plus inquiétants.
Les pays d'Afrique de l'Ouest sous l'égide de la Cédéao, accélèrent les choses et décident de faire lever "immédiatement" l'embargo total de cette organisation contre le Mali.
Un accord avec la junte a été signé en vitesse pour tenter d'endiguer le chaos regnant dans ce pays des plus pauvres d'Afrique.
C'est le ministre Burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé qui a fait cette annonce à l'antenne de la télévision publique malienne ORTM.
Le 2 avril, la Cédéao (15 pays dont le Mali) avait décidé un embargo total, avec effet immédiat, contre ce pays sahélien de 15 millions d'habitants en vue d'obtenir le retour à l'ordre constitutionnel après le coup d'Etat militaire du 22 mars.
Cet embargo comprenait notamment la "fermeture de toutes les frontières des Etats membres de la Cédéao avec le Mali, sauf à des fins humanitaires", le gel du comptes du Mali à la banque régionale BCEAO, faisant ainsi craindre des conséquences catastrophiques sur une population démunie et exposée à la famine.
A savoir que, cette rébellion touareg déclenchée mi-janvier, marquée par des affrontements meurtriers, a poussé plus de 210.000 personnes à fuir leurs maisons dans le Nord, dont les trois régions sont tombés en fin de semaine dernière sous le contrôle de rebelles touareg, islamistes et autres criminels armés. Et les nouveaux maîtres du Nord y ont commis saccages, pillages et sont accusés de violations des droits de l'Homme, dont des viols et les ONG dénoncent un désastre humanitaire majeur en cours.
Et Djibrill Bassolé, le président de la Cédéao a mis en garde les rebelles et groupes armés, les pressant de cesser les hostilités et de négocier au risque d'une action communautaire.
Dans le même temps, dans un Mali d'abord coupé entre pouvoir et junte militaire, puis entre le nord et sud, voilà une nouvelle scission, celle des rebelles entre eux.
En effet, des responsables touareg du Niger, dont d'anciens chefs rebelles, ont condamné vendredi la déclaration d'indépendance de l'Azawad, territoire du nord du Mali, faite par la rébellion touareg dans ce pays.
Dans un communiqué, la communauté touareg nigérienne, déclarent : "Nous avons toujours dit à nos frères du Mali qu'un Etat touareg n'est pas viable en 2012. Une solution séparatiste ne peut pas régler la question touareg. Cette déclaration d'indépendance crée un malaise et un malheur à la communauté touareg, dans le sens où elle multiplie les ennemis de cette communauté".
"Nous disons non à cette dérive et nous lançons un appel à nos frères du Mali à garder la sérénité, se ressaisir et trouver une solution dans le cadre d'un Etat unitaire du Mali", ajoutent-ils.
Le communiqué est signé de Rhissa Ag Boula, qui fut une figure emblématique des rébellions touareg du Niger.
Pendant ce temps, la diplomatie étrangère a aussi été mise à mal jeudi avec cette affaire d'enlèvements du consul d'Algérie et de 6 de ses collaborateurs.
Au jour d'aujourd'hui, nous ne savons ni par qui ils ont été kidnappés, ni où ils se trouvent et encore moins comment ils vont.
Leurs familles ont été rapatriées en Algérie vendredi "saines et sauves", a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères sans donner d'indications sur le sort des otages.
Et le ministère algérien a réaffirmé son engagement "à tout mettre en oeuvre pour assurer un retour sain et sauf" des sept diplomates. "La cellule de crise mise en place suit en permanence les développements liés à cette affaire", a-t-il précisé.