« je serai heureux de voir partir Assad » sera le sentiment du commandant du front nord de l’armée israélienne.
Contrairement à l’ensemble des dirigeants israéliens, qui ont rivalisé de déclarations prévoyant la chute imminente du président syrien, avec des dates à l’appui, le commandant de la région nord de l’armée israélienne Yair Golan a exclu l’éventualité que Bachar ElAssad puisse être renversé en 2012, assurant toutefois qu’il sera très heureux le jour où il le sera.
« Nous avons dit le mois d’octobre dernier que la situation nécessite un an et demi à peu près, mais nous nous sommes trompés. Ceci nécessite davantage de temps », précise Golan dans un entretien accordé au quotidien israélien « Israel Today ».
Selon lui, le président syrien va probablement rester au pouvoir en 2013. « Mais il lui sera difficile de contrôler les troubles là-bas et qui sont plus étendus et plus violents que ceux qui ont affronté son père dans les années 70 et 80 pendant 6 années », a-t-il toutefois prédit, estimant aussi qu’il est également très difficile d’unir l’opposition.
D’après cet ancien commandant de la brigade orientale de l’Unité de liaison avec le Liban où il a été blessé par la résistance durant l’occupation du sud Liban « Assad sera vaincu par une accumulation de défections et un refus de service militaire, par des difficultés économiques, l’effondrement du haut-commandement, mais ces devenirs ne se font pas du jour au lendemain ».
Golani imagine « qu’Assad voit les Iraniens, les Russes et les Chinois et qu’il peut contourner l’isolation internationale en veillant à éviter de mettre en colère la Communauté internationale et qu’en faisant preuve de diplomatie raisonnable, il pourrait rester ».
Le militaire israélien a toutefois signalé que le scenario qui pourrait le plus avoir de sequelles sur Israël est que la Syrie devienne « un État-défaillant » , car ceci transformera les frontières syriennes en des frontières terroristes : « l’État défaillant est celui où sévit le terrorisme ; lorsque je vois les opérations d’Al-Qaida perpétrées à Alep et à Damas, j’en déduis la fragilité des autorités, ceci se traduit aujourd’hui par une guerre civile, amis pourrait très bien se traduire plus tard sur nos frontières ». Et de poursuivre : « il est vrai que nous serions débarrassés du défi de l’armée régulière, mais celle-ci pourrait très bien être remplacée par un défi terroriste », a-t-il appréhendé.
Interrogé sur son sentiment par le départ éventuel du président syrien, Golan est catégorique : « je serai heureux si Assad s’en va. Certainement c’est quelque chose de bien ». Et d’expliquer : « ceci est le présage de plusieurs choses : premièrement qu’on a dépassé les capacités de la Syrie comme danger, comme cela a eu lieu lors de la guerre de Kippour (guerre de 1973). Il y aura des espoirs et non seulement des prévisions ambiguës sur l’avenir. Je pense qu’il est interdit de perdre confiance».
Toujours selon ce commandant militaire: « Si en Syrie un régime sunnite accède au pouvoir, cela sera suffisant pour casser l’axe irano-syro-libanais pour accéder à une nouvelle situation. Pour le Hezbollah se posera le problème de l’acheminement des armes qui lui sera fermé,..., sachant que l’Iran se trouve à près de 1000 Kms de lui ».
Un autre danger aussi pourrait être source de problèmes pour l’entité sioniste est le transfert d’armes stratégiques de la Syrie au Hezbollah : « comme des missiles de longue portée, des drones, des missiles sol-mer sophistiqués, et le plus important est l’arsenal chimique », précise-t-il. Signalant que ce transfert n’a pas encore eu lieu
Golan a mis en garde contre l’accalmie qui règne à la frontière nord, estimant qu’elle est trompeuse, et affirmant que le danger de déclenchement des hostilités persiste toujours : « Toute attaque contre l’Iran pourrait provoquer une escalade sur la front nord, mais ce n’est pas l’unique facteur », a-t-il poursuivi.