29-04-2025 10:46 PM Jerusalem Timing

la folie des grandeurs de M. BHL

la folie des grandeurs de M. BHL

Libye : Quand ce militant sionisant prétend avoir engagé la France sans l’aval de son président.

Bernard-Henri LévyBernard-Henri Lévy, raconte avoir initié seul la reconnaissance d’une partie de la rébellion libyenne, connue depuis sous le nom de Conseil national de transition (CNT).

C’est sans être mandaté par personne qu’il s’est attribué un rôle diplomatique officiel : cette étonnante nouvelle figure dans un article du magazine allemand Der Spiegel.

L’hebdomadaire le plus influent outre-Rhin évoque le film, en cours de production, que BHL réalise sur sa propre épopée libyenne. L’intellectuel se donne le beau rôle : à le croire, il a été le véritable initiateur de la reconnaissance du CNT, avec un certain Nicolas Sarkozy comme suiveur, émule, disciple : un Président à la remorque.

Der Spiegel raconte une scène-clé du film. Il s’agit de la première rencontre, à Benghazi, entre Lévy et le principal représentant de la rébellion libyenne, Mustapha Abdeljalil.

Ce dernier semble plutôt sceptique, au début, pendant que BHL «improvise le discours de sa vie », écrit l’hebdo.

« J’ai un ami en France, M. Sarkozy »

Voilà ce que déclare le philosophe au rebelle : « J’ai un ami en France, qui est M. Sarkozy. Je ne suis pas un partisan de Sarkozy, mais nous sommes amis. Amis personnels. Nous allons prendre l’avion demain, nous serons à Paris lundi matin et le président Sarkozy vous recevra, vous et tous les autres – ou vos représentants – au palais de l’Elysée.

C’est le premier pas vers la reconnaissance. La France va être le premier pays à recevoir des officiels de la direction de votre conseil. »

Ce qui surprend dans Der Spiegel, c’est que BHL insiste sur un point : il n’a même pas prévenu Nicolas Sarkozy de l’initiative qu’il a prise au nom de la France.

« Quel bluff monumental ! »

Coréalisateur de ce documentaire sur le philosophe, le photographe et ami de BHL Marc Roussel filme la rencontre avec Abdeljalil. Il commente la scène pour l’hebdo allemand :

« Quel bluff monumental ! Il fallait qu’il soit sacrément gonflé pour faire une telle offre sans en avoir parlé à Sarkozy auparavant.

Je me rappelle encore ce que j’ai dit à Bernard juste après : “Et que fait-on maintenant ? ” Il a répondu : “C’est facile. Maintenant, on appelle Sarkozy.” »

Sarkozy demande un temps de réflexion

Une « scène surréaliste », écrivent nos confrères. Quelques minutes après la rencontre avec le leader libyen, Roussel filme son ami philosophe pendant qu’il parle avec Nicolas Sarkozy grâce à un téléphone satellitaire.

 

« BHL dit à son ami, le Président, qu’il était à Benghazi et que les rebelles venaient de former un conseil. Sarkozy accepterait-il de les rencontrer ?

Le Président demanda un peu de temps pour y réfléchir. Deux heures plus tard, il rappelait pour annoncer qu’il recevrait Abdeljalil à Paris. Après ça, les choses allèrent très vite. »

 

Védrine : « Il ne faut pas exagérer son rôle »

Le rôle que s’attribue BHL n’est pas celui que lui reconnaît l’Elysée. Dansune enquête publiée par Rue 89 en Juillet dernier, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy Henri Guaino affirmait que le philosophe n’agissait pas sans prévenir la Présidence :

« Bernard-Henri Lévy n’est le représentant de personne. Il tient informé l’Elysée de ses initiatives personnelles. Pour le reste, il y a un Président et une diplomatie. »

Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères et ex-secrétaire général de l’Elysée, a longuement observé les velléités diplomatiques de BHL, sous Mitterrand comme sous Chirac. Dans le même article, il déclarait :

«  L’engagement de BHL n’a pas créé l’orientation de la diplomatie française, mais son influence a été réelle sur la reconnaissance du CNT [...] On exagère son rôle. »

Source: Rue89