Pas de nouvelles depuis samedi, l’avocat d’Abdel Hadi al Khawaja craint qu’il ne soit déjà tombé en martyre.
L'avocat d'Abdel Hadi al Khawaja ainsi que ses défenseurs sont en état d'alerte... Le ministère de l'Intérieur bahreïni vient d'assurer lundi qu'« il n'y avait pas d'inquiétude à avoir pour la santé du militant ».
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a affirmé que l'"état de santé d'Abdel Hadi al-Khawaja est bon", assurant qu'il avait été transféré à l'hôpital militaire car celui-ci proposait de "meilleures prestations médicales" que son précédent lieu de détention.
Le ministère a ajouté traiter ce cas sans tenir compte des "pressions politiques et médiatiques, et dans le respect des droits de l'Homme".
Mais alors pourquoi refuser depuis samedi toutes les demandes de visite ou de contact avec lui, présentées au nom de son avocat et de sa famille?
Maître Mohamed al-Jichy qui faisait état de ce refus est extrêmement inquiet et redoute que le gouvernement cherche de la sorte à cacher que son client ait perdu la vie.
"Nous redoutons que Khawaja soit décédé, le refus de le contacter ou de le voir est injustifié", a-t-il ajouté, indiquant ne disposer d'aucune information sur l'état de santé de son client, admis vendredi dans un hôpital militaire de Manama.
Dans la rue, les manifestations de soutien se poursuivent avec comme de coutume dans ce pays où s'exprimer est un crime, une répression policière des plus violentes.
A coup de grenades détonantes et de gaz lacrymogènes, la police a dispersé des centaines de Bahreinis en colère qui s'étaient rassemblés dans un quartier de Manama pour demander la libération du militant, dénonçant dans un communiqué "le peu de cas que font les autorités de la détérioration de son état de santé", alors qu'il est "désormais en danger"..
Les manifestations de solidarité avec Khawaja se sont multipliées à Bahreïn où des groupes de jeunes organisent quasi-quotidiennement dans des villages des protestations nocturnes réprimées par la police.
On apprend également que les Etats-Unis se seraient mis en contact avec Bahreïn au sujet d'un militant emprisonné.
Khawaja est incarcéré et en grève de la faim depuis le 9 Février, condamné pour « complot contre la monarchie » parce que militant contre le « non droit » dans ce pays.