Voilà comment les régimes arabes se dérobent à leurs responsabilités envers leurs peuples.
Dernière mesure prise par le régime bahreïni pour réprimer les appels populaires aux changements dans le pays : exacerber les tensions confessionnelles!
En effet, le ministre de l'Intérieur, se montrant soucieux de l’unité du royaume, fut le premier à introduire le discours confessionnel dans son point de presse : "La mobilisation confessionnelle menace l'unité de la société. Je m'adresse aux Bahreïnis, sunnites et chiites, pour leur dire que (...) nous nous soucions de la sécurité de tous », a lancé cheikh Rached Al-Khalifa.
Pourtant, l’opposition bahreïnie effectue depuis plus d’un an des rassemblements pacifiques et ses revendications sont claires : des réformes socio-politiques et un changement démocratique dans le pays.
Aucun signe sur un conflit entre sunnites et chiites n’a été décelé à travers la mobilisation populaire sur le terrain. Mais suite aux allégations du ministre précité, certains médias ont immédiatement profité de l’occasion pour donner une nouvelle tournure aux événements dans ce pays.
Selon l’agence de presse française AFP, « la vague de violences qui secoue le pays a tourné à un affrontement confessionnel mardi soir lorsque des centaines de civils sunnites ont attaqué des habitants de villages chiites ».
Citant des témoins, l’AFP souligne que ces civils se sont mobilisés à la suite d'appels sur les réseaux sociaux pour protester contre un attentat qui a blessé sept policiers lundi soir dans le village chiite Akr, au sud de Manama.
"J’ai vu des centaines d'hommes armés de couteaux et de bâtons se rassembler à un rond-point" à la limite entre le quartier sunnite de Rafah et les villages chiites du sud de Manama", a affirmé un témoin joint par téléphone par l'AFP.
"Ils arrêtaient les voitures et interrogeaient les passagers sur leur lieu de résidence pour déterminer leur appartenance confessionnelle", a-t-il ajouté, toujours selon l’AFP.
Toutefois, dans un communiqué reçu par l'AFP, le principal mouvement de l'opposition, Wefaq, n’a pas mentionné qu’il s’agissait de civils sunnites, mais simplement des éléments des services de l'ordre en civil et des milices.
Selon le texte du communiqué, « des groupes en civil, équipés d'armes blanches ont arrêté des voitures, interrogé leurs passagers et battu" des habitants.
Wefaq a accusé "les services de sécurité de ne pas avoir rempli leur devoir en les dispersant ou en les empêchant d'attaquer les citoyens", et rendu les autorités "responsables de la sécurité" des habitants des villages "face à ces milices".
Le Wefaq a dénoncé "la violence d'où quelle vienne" tout en défendant "le droit à manifester pacifiquement".
Source: Manar TV, alalam, AFP