Cette figure algérienne aura nourri autant d’amour que de haine au sein de sa population.
L'ex-président Ahmed Ben Bella, 95 ans, l'un des pionniers du déclenchement de la guerre d'indépendance de l'Algérie, est décédé mercredi à son domicile d'Alger et sera enterré vendredi dans le cadre de funérailles nationales.
Le président Bouteflika a décrété un deuil national de hui jours suite à la disparition d'Ahmed Ben Bella.
Dirigeant de la révolution algérienne, premier chef de l'Etat de l'Algérie indépendante devenu despote, emprisonné pendant quinze ans sous Boumediene, opposant exilé puis redevenu ami de Né le 25 décembre 1916 à Maghnia dans l'ouest algérien, Ben Bella Mohamed (son vrai nom) dit Ahmed, est un des neuf « chefs historiques » du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA).
Elu premier président de l’Algérie indépendante en 1962, il fut renversé par un coup d’Etat militaire conduit par son vice-président le colonel Houari Boumediene le 19 juin 1965.
Ahmed Ben Bella avait été détenu dans le secret, sans le moindre jugement, pendant presque 15 ans au cours du règne du colonel Boumediene avant d'être remis en liberté par le président Chadli Bendjedid en 1980.
Entre 1965 et 1980, le sort d'Ahmed Ben Bella était totalement inconnu des Algériens et son affaire relevait du secret d'Etat.
Au lendemain de sa libération en octobre 1980, Ahmed Ben Bella s'est installé à l'étranger, notamment en France et en Suisse, où il reprendra ses activités politiques comme opposant au pouvoir algérien.
En 1985, il lancera en compagnie de Hocine Ait Ahmed, président et fondateur du FFS (Front des forces socialistes), un appel à partir de Londres en faveur d'un régime démocratique en Algérie.
Panarabiste convaincu, ties-mondiste, Ben Bella reviendra en Algérie en septembre 1990 à la faveur de l'ouverture politique de 1989 pour militer au sein de son part, le MDA (Mouvement pour la démocratie en Algérie), avant de se retirer progressivement de la scène.
Ben Bella nouera aussi des amitiés intéressées avec le colonel Khadafi ainsi qu'avec Saddam Hussein. Il s'expliquera dans les colonnes du Figaro le 29 Septembre 1990: « Les Algériens iront combattre, car là-bas ce sont les intérêts de tous les Arabes qui sont menacés et nous assistons à la naissance d'une croisade, une autre croisade lancée contre les peuples arabes ».
Devenu proche du président Bouteflika, il soutiendra sa politique de réconciliation nationale et sera régulièrement invité aux cérémonies officielles organisées par le président algérien.
Source: AFP, Dernières nouvelles d'Algérie