"Nous n’avons pas lutté et renversé le régime de Moubarak pour que son ex-allié, qui avait dirigé les services secrets, arrive au pouvoir".
Des dizaines de milliers de personnes manifestent ce vendredi sur la place Tahrir, au centre du Caire, contre le retour au pouvoir d'alliés de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak, rapporte un correspondant de RIA Novosti sur place.
"Nous n'avons pas lutté et renversé le régime de Moubarak pour que son ex-allié, qui avait dirigé les services secrets, arrive au pouvoir. Si cela arrive, le peuple égyptien ne tolérera pas un tel sacrilège envers la révolution, et redescendra dans les rues du pays ", a déclaré à RIA Novosti un des leaders du mouvement des Frères musulmans, Ibrahim al-Chazli.
Cette réaction vive a été provoquée par la décision de l'ancien chef du renseignement et vice-président du pays, Omar Souleimane, de participer à la course présidentielle.
Jeudi, l'Assemblée du peuple (chambre basse du parlement égyptien) a approuvé une loi interdisant aux partisans de l'ancien régime de se porter candidats aux élections pendant une période de dix ans. Pour que cette loi entre en vigueur, elle doit être approuvée par le chef du Conseil suprême des forces armées égyptiennes, Hussein Tentawi, qui gouverne le pays depuis la chute de Moubarak.
Placée sous le slogan "Défendons la révolution", l'action a été initiée il y a à peu près une semaine avec des rassemblements de jeunes égyptiens. Toutefois, dès que les islamistes du pays ont décidé de s'y joindre, plusieurs partis libéraux et de jeunesse ont renoncé aussi bien à la participation au meeting qu'aux revendications avancées.
Pilier du régime d'Hosni Moubarak, Omar Souleimane a été nommé vice-président avant le départ en février du président déchu. Peu après, le vice-président nouvellement désigné a annoncé à la télévision nationale la démission de Moubarak. Le pouvoir a été transmis au Conseil supérieur des forces armées. Depuis, M.Souleimane est passé dans l'ombre, sans commenter les publications périodiques annonçant sa participation à la course présidentielle.