HRW a estimé que la décision de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) de tenir, le Grand Prix de de Formule 1 offre aux dirigeants bahreïnis l’occasion qu’ils recherchent pour masquer la gravité de la situation..
Un jeune Bahreïni a été grièvement blessé par balle vendredi par les forces anti-émeutes qui dispersaient une manifestation après les obsèques d'un citoyen-journaliste dans une banlieue de Manama, a annoncé samedi l'opposition bahreïnie dans un communiqué.
Mohamed Ahmed Abdel Aziz, 15 ans, grièvement touché à la poitrine, a été hospitalisé et placé dans une unité de soins intensifs, a ajouté Al-Wefaq, principal groupe de l'opposition .
Plusieurs autres manifestants ont été blessés par les forces anti-émeutes qui ont fait usage de gaz lacrymogène et tiré sur la foule à Salmabad, selon la
même source.
Les heurts ont éclaté lorsque les forces anti-émeutes ont tenté de bloquer l'accès au lieu où se déroulaient les obsèques de Ahmed Ismaël, 22 ans, tué par balle le 31 mars dans ce village où il filmait une manifestation anti-gouvernementale, avaient rapporté des témoins.
La foule a scandé des slogans hostiles au gouvernement et crié "A bas Hamad", en référence au roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa, selon les témoins.
Ces nouveaux heurts sont survenus le jour même où la Fédération internationale de l'automobile (FIA) confirmait la tenue, le 22 avril, du Grand Prix de Bahreïn de F1, dissipant les craintes d'une annulation de la course en raison de la poursuite des troubles dans ce pays.
Amnesty International aappelé le gouvernement bahreïni à faire preuve d'"une réelle volonté politique pour des réformes", revendiquées par le peuple bahreïni.
Par ailleurs, Human Rights Watch (HRW) a critiqué samedi la décision de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) de tenir, comme prévu le 22 avril, le Grand Prix de Bahreïn de Formule 1, malgré la poursuite des troubles dans ce pays.
Cette décision "offre aux dirigeants bahreïnis l'occasion qu'ils recherchent pour masquer la gravité de la situation des droits de l'Homme dans leur pays", a écrit l'organisation de défense des droits de l'Homme dans un
communiqué.
"Les promoteurs de F1 affirment que leur décision (...) ne devrait pas être compromise par des considérations politiques, mais la famille régnante va tenter de présenter la décision comme une déclaration de soutien à sa politique de répression", a déclaré Tom Porteous, responsable de HRW.
"Il y a une crise des droits de l'Homme à Bahreïn et ses dirigeants devraient être incités à prendre des mesures immédiates pour y mettre fin, y compris la libération des prisonniers politiques", a ajouté M. Porteous à l'adresse de la FIA.