L’Otan affirme qu’elle n’avait "pas l’intention d’intervenir" sans mandat de l’ONU.
Les diplomates français et britanniques travaillent sur un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, imposant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, qu'ils veulent présenter "assez vite", dès cette semaine.
Le ministre des Affaires étrangères britannique William Hague a confirmé lundi devant la Chambre des communes que la Grande-Bretagne travaillait à l'ONU sur un projet de résolution sur une zone d'exclusion aérienne, "sachant qu'un soutien régional est nécessaire".
Selon Hague, les rebelles libyens avaient "déjà demandé explicitement une zone d'exclusion aérienne".
Le Quai d'Orsay a pour sa part déclaré que la Ligue arabe soutient ce projet, évoquant des assurances données en ce sens par son secrétaire général Amr Moussa au ministre des Affaires étrangères français Alain Juppé.
Ce dernier avait déclaré samedi travailler "avec les Britanniques pour obtenir une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU créant une zone d'exclusion aérienne afin d'éviter les bombardements" en Libye.
Les monarchies arabes du Golfe se sont également déclarées favorables à la mise en place par l'ONU d'une zone d'exclusion aérienne "pour protéger les civils".
En fait, l'adoption d'une nouvelle résolution sur une zone d'exclusion aérienne par les Etats membres du Conseil semble cependant délicate à mener. Certains pays, en particulier la Chine et surtout la Russie, sont réticents.
Mais d'autres pourraient l'être aussi, telle l'Afrique du Sud, l'Inde, voire le Brésil, selon cette source. Il faudra aussi convaincre l'Union africaine.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré lundi que la Russie était contre toute ingérence militaire. "Nous ne considérons pas l'ingérence étrangère, surtout militaire, comme un moyen de résoudre la crise en Libye", a-t-il dit.
Entre-temps, le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen, a confirmé lundi
que l'alliance militaire examinait tous les scénarios pour être prête à agir
mais il a tenu à préciser qu'elle n'interviendrait pas en Libye sans mandat de
l'ONU.
Les ministres de la Défense des Etats-Unis et de leurs 27 alliés européens
et canadien en discuteront jeudi après-midi et vendredi matin.
En réaction, le chef de la diplomatie libyenne Moussa Koussa a accusé lundi la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis de "conspirer" en vue de diviser la Libye.