24-11-2024 05:41 PM Jerusalem Timing

Bahreïn: des images dévoilent le mensonge du régime

Bahreïn: des images dévoilent le mensonge du régime

GP de Bahreïn de F1: "L’important, c’est de ne pas participer", selon RSF.

Une des images montrant le sabotage par les voyous du régime d'un supermarché sous les yeux de la policeDes dizaines d’hommes déguisés en civil ont pris d’assaut un des grands supermarché de la capitale. Les images montrent les voyous du régime en train de casser et d’endommager les marchandises sous les yeux des forces de l’ordre.

Les forces de l’ordre bahreïni sont accusées par l’opposition de diriger les actes de sabotages contre les propriétés de la population soutenant l’opposition.

La vidéo a été diffusé samedi par le site d’information « al-Tawafok ».

Des dizaines de blessés et d’arrestations

Samedi des dizaines de protestataires, qui participaient aux funérailles de la victime Ahmad Ismail tué par la police, ont été blessés par les tirs des forces de l’ordre, dans la localité de Salmabad.

Dans la localité de bani Jamra, 17 personnes ont été arrêtés pour avoir participé aux manifestations réclamant des réformes politiques.

Semaine de manifestations coïncidant avec le GP
  
Entre-temps, l'opposition bahreïnie a annoncé le début à partir de dimanche d'une semaine de manifestations contre le pouvoir, devant culminer avec la tenue contestée du Grand Prix de Bahreïn de Formule 1 le 22 avril.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, la principale formation de l'opposition, al-Wefaq, a annoncé une "semaine de confrontation et de défi" démarrant par une manifestation dimanche après-midi à Bilad al-Qadim, un village à l'est de Manama proche de l'ambassade des Etats-Unis.

Des manifestations quotidiennes sont prévues par la suite dans les localités entourant Manama, dont une mardi près de l'aéroport international de Bahreïn, selon le Wefaq.

Des jeunes du collectif de la "Révolution du 14-Février", moteur de la contestation en 2011, ont de leur côté appelé sur les réseaux sociaux à "trois jours de colère" du 20 au 22 avril, pour entraver la tenue de la course.

"L'important, c'est de ne pas participer"

Pour sa part, Reporters Sans Frontières (RSF) a lancé une campagne et une pétition baptisées "l'important c'est de ne pas
participer", en faveur du boycott du Grand Prix de Bahreïn de Formule 1.

Selon RSF, Bahreïn comptait en 2011 parmi les "10 lieux les plus dangereux au monde pour la presse", le Royaume du Golfe étant "le théâtre d'une répression sanglante qui vise notamment les journalistes, les photoreporters et les net-citoyens".

Un journaliste agressé par la police bahreiniRSF "souhaite dénoncer l'incroyable politique de répression menée par le régime du roi Hamad Ben Aissa Al-Khalifa depuis le début des printemps arabes, et son œuvre de propagande dont le point d'orgue devrait être la tenue d'un Grand Prix de Formule 1", le 22 avril 2012.

"Depuis le début des manifestations démocratiques, en février 2011, les correspondants étrangers sont interdits d'entrée sur le territoire. Les net-citoyens et les journalistes, en particulier les professionnels de l'image,
sont systématiquement traqués quand ils se trouvent aux abords des rassemblements", explique RSF sur son site.


"Les violences sont innombrables, tout comme les emprisonnements, les procédures judiciaires intentées contre les professionnels de la presse et les condamnations prononcées. La Bahrain Press Association, basée à Londres,
recense plus de 140 cas d'arrestations, tortures et licenciements de journalistes depuis février 2011", ajoute RSF.
  

"La torture en détention est pratique courante. Des campagnes de diffamation sont menées contre des militants des droits de l'homme. Deux net-citoyens et un patron de presse sont morts pour avoir défendu leur droit d'informer (...) Le contrôle des images sur la contestation est une question de survie pour le pouvoir", accuse RSF.

"Rien ne doit filtrer de la revendication populaire et de sa brutale répression. Rien ne doit alerter la communauté internationale. En parallèle, le régime, avec l'aide directe de plusieurs pays du Golfe et grâce à l'incroyable silence des pays occidentaux, soigne son image et multiplie les efforts à la fois diplomatiques et de communication pour présenter le Bahreïn comme un exemple de stabilité politique et de bien-être social", conclut RSF.