23-11-2024 02:47 AM Jerusalem Timing

Guinée Bissau: Institutions dissoutes et frontières fermées

Guinée Bissau: Institutions dissoutes et frontières fermées

La Cédéao menace d’une intervention militaire


Les militaires qui ont pris le pouvoir en Guinée-Bissau et l'ex-opposition ont annoncé dimanche la dissolution des institutions et la création d'un "Conseil national de transition" (CNT), à la veille de l'arrivée d'une délégation ouest-africaine.

La dissolution des institutions et la création du CNT ont été décidées lors d'une longue réunion entre les putschistes et les dirigeants de 22 partis, sur les 35 du pays.

La composition du CNT, le nombre de personnes qui y siégeront et la durée de son mandat doivent être déterminés lundi lors d'une réunion des partis politiques qui présenteront ensuite leurs propositions aux putschistes, a déclaré Fernando Vaz, porte-parole de ces formations.

Dans l'attente de la mise en place effective du CNT, deux commissions ont été créées, l'une chargée des "affaires diplomatiques" et l'autre des "affaires sociales" qui gérera les "affaires courantes".

La commission diplomatique doit rencontrer lundi une délégation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui vient à Bissau pour demander un retour à l'ordre constitutionnel.

Pendant ce temps, la junte a d'autre part annoncé en soirée la fermeture de ses frontières maritimes et aériennes, après que le Portugal, ex-puissance coloniale, a décidé d'envoyer deux navires et un avion militaire pour une éventuelle évacuation de ses ressortissants.

Le président intérimaire Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior, candidat de l'ex-parti au pouvoir et favori du second tour de l'élection présidentielle qui était prévu le 29 avril, restaient en détention comme plusieurs dirigeants du parti, dont les familles n'avaient pas de nouvelles.


Le chef de l'armée soupçonné

Le chef d'état-major de l'armée, le général Antonio Indjai, a également été mis aux arrêts, selon la junte. Mais à Lisbonne l'ex-ministre bissau-guinéen des Affaires étrangères, Mamadou Djalo Pires, l'a accusé d'être à l'origine du coup d'Etat, affirmant que l'annonce de son arrestation était "une farce".

Un sentiment largement partagé à Bissau, où journalistes et observateurs jugent que le général Indjai est derrière ces nouvelles convulsions.

La Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) a défendu la création d'une "force d'interposition" en Guinée-Bissau, sous l'égide des Nations unies.

La réplique de la junte n'a pas tardé: elle a annoncé la fermeture jusqu'à nouvel ordre des frontières maritimes et aériennes.

Les putschistes, conduits par le vice-chef d'état-major, le général Mamadu Turé Kuruma, et les patrons de l'armée de Terre, de l'Air et de la Marine, avaient justifié leur action en dénonçant "un accord secret" conclu selon eux entre l'exécutif et l'Angola pour "faire éliminer" l'armée par les soldats angolais présents en Guinée-Bissau.