Pour l’International Crisis Group, la seule issue à la crise dans ce pays est le dialogue.
Bahrein, ce petit royaume du Golfe, semble s’engouffrer de plus en plus dans le cercle vicieux de la violence. Alors que le royaume se contente de l’application partielle des recommandations du rapport de la commission d’enquête bahreïnie indépendante (ou le rapport Bassiouni : ndlr), la situation demeure beaucoup plus dangereuse. Tel est le constat de l’International Crisis group dans son dernier rapport paru sur la situation dans ce pays.
Se basant sur les multiples affrontements quotidiens entre les forces sécuritaires et les manifestants à Manama et dans ses banlieues, le rapport souligne que la plupart des manifestants ont été asphyxiés par les bombes à gaz, utilisées par le régime.
Toutefois, l’incident le plus dangereux demeure celui de l’explosion survenue le 9 avril dernier dans la localité d’Akar contre sept policiers. « Sans attendre les résultats de l’enquête, des groupes pro-régime ont attaqué deux voitures et un magasin, appartenant à une compagnie chiite accusée de soutenir les protestations », précise-t-on dans ce rapport.
A part les violents affrontements quotidiens, et la mort du jeune Ahmad Ismail Abdel Samad, il semble que Bahreïn se trouve actuellement en face de deux bombes à retardement :
1- La course de la Formule 1 qui se tiendra le 22 avril prochain : En effet, la coalition de jeunes de la révolution du 14 février avait mis en garde le 8 avril que tous les participants et les parrains de cette course seront considérés comme des pro-régime, et qu’elle sera donc libre d’adopter la réaction convenable, quoique violente, contre ces participants. Le régime cherche à faire de cette course un facteur de stabilité dans le pays, mais la situation réelle sur le terrain laisse montrer le contraire.
2- Le sort de l’activiste Abdel Hadi Khawaja, accusé de vouloir renverser le régime dans le pays. Le soutien illimité à sa cause à Bahreïn et dans le monde laisse présager une vague d’opposition majeure contre le régime en cas de décès de Khawaja, en grève de la faim depuis le 8 février dernier.
Pour l’international Crisis group, la seule issue à la crise à Bahreïn est de retourner à la table de dialogue et de discussions sur les réformes politiques nécessaires, selon les recommandations du rapport Bassiouni.
Bien que le régime ait fait preuve de peu de zèle pour les discussions, de peur de ne fragiliser les privilèges de ses partisans, les deux parties, régime et opposition, sont unanimes à considérer qu’il faut mettre fin à la violence avant d’entamer le dialogue. L’opposition estime de son côté que le régime n’est pas sérieux, ni sur le plan de réformes ni sur le plan de négociations secrètes que le régime a divulguées au grand public en février dernier.
Sources :crisisgroup, assafir