Il semble que le président égyptien veuille bruler son pays avant de renoncer au pouvoir.
De nouveaux affrontements tôt jeudi sur la place Tahrir au Caire, coeur de la contestation contre le président égyptien depuis 10 jours, ont fait 4 tués et plusieurs blessés, selon un médecin sur place, portant à 7 morts et des centaines de blessés en 24 heures le bilan des agressions des éléments de Hosni Moubarak contre les manifestants.
Or, le ministre égyptien a avancé un bilan de 5 tués et 836 lors des heurts survenus sur la place Tahrir.
De son côté, le Dr. Amr Bahaa, a affirmé, depuis un hôpital de fortune installé dans une mosquée près de la place, que "la plupart des victimes sont arrivées ces trois dernières heures, beaucoup avec des blessures par balles", a-t-il ajouté, estimant le nombre total de blessés depuis mercredi à plus d'un millier.
Des tirs en provenance du pont d'Octobre, où sont positionnés les partisans du président Hosni Moubarak, ont par ailleurs fait de nombreux blessés, selon des témoins.
L'armée s'était déployée en masse dans la soirée aux alentours de la place, immense esplanade dans le centre du Caire, devenue depuis le 25 janvier le point de ralliement des manifestants anti-Moubarak, qui y campent par milliers chaque nuit malgré le couvre-feu.
Mercredi matin, des centaines d’éléments du chef de l'Etat étaient arrivés aux abords de la place. Ils ont agressé à coups de pierres, de bâtons, de barres de fer et parfois de couteaux et de coktails molotov, les manifestants pacifiques.
Par endroits, les partisans du président ont chargé, montés sur des chevaux ou des dromadaires. Ils ont aussi jeté des pierres depuis des toits et des balcons d'immeubles surplombant la place.
En arrêtant plusieurs d'entre eux, les manifestants leur ont confisqués plusieurs de leurs cartes d'identité prouvant qu'ils appartiennent aux forces de sécurité égyptienne.
A l'exception de tirs de semonce, les militaires de l'armée ne se sont pas interposés, tentant plutôt de s'abriter.
Rappelons que le mouvement de contestation a appelé à une nouvelle manifestation massive vendredi, baptisée "vendredi du départ", dans laquelle elle entend réunir comme mardi plus d'un million de personnes.
Selon un bilan non confirmé de l'ONU, au moins 300 Egyptiens ont été tués et des milliers blessés, lors de la première semaine de cette révolte populaire.