Le gréviste Abdel Hadi al-Khawaja refuse la perfusion intraveineuse, Berlin demande la libération des centaines d’opposants.
Les autorités de Bahreïn ont arrêté quelque 80 meneurs de manifestation dans une opération préventive avant le Grand Prix de Formule 1 dimanche, a indiqué mercredi une ONG proche de l'opposition.
"Depuis le 14 avril, environ 80 personnes ont été arrêtées dans plusieurs villages proches de Manama", a précisé Mohamed Mascati, président de l'association des jeunes de Bahreïn pour les droits de l'Homme (opposition).
Selon lui, ces arrestations préventives ont visé "les personnes qui menaient des manifestations contre le GP", dont les essais commencent vendredi.
Manifestation près de l’aéroport
Entre-temps, l'opposition a intensifié les protestations pour faire entendre ses revendications de réformes politiques dans ce petit royaume du Golfe.
Des centaines de personnes ont manifesté mardi soir à l'appel de l'opposition près de l'aéroport international de Bahreïn alors que les participants au GP de Formule 1 commençaient à arriver.
Lors d'une conférence de presse, cheikh Ali Salman, le chef d'Al-Wefaq, a affirmé que ces manifestations "ont pour but de mettre fin à la dictature et de réaliser une véritable démocratie".
Amnesty
L'organisation Amnesty International a par ailleurs lancé l'alerte sur la situation des droits de l'Homme dans le pays: "Alors que les regards du monde se tournent vers Bahreïn qui prépare son Grand prix, personne ne doit avoir d'illusion sur la fin de la crise concernant les droits humains", a estimé l'organisation, à trois jours des essais sur le circuit Sakhir, au sud de la capitale Manama.
Khawaja renforce sa grève
Dans le même temps, le militant des droits de l’Homme Abdel Hadi al-Khawaja, condamné à la perpétuité pour soi-disant complot contre le régime, a décidé de refuser à partir de mercredi la perfusion intraveineuse, selon son épouse.
M. Khawaja, également citoyen danois, observe depuis le 8 février une grève de la faim pour réclamer sa libération.
Berlin demande la libération des centaines d'opposants
Dans ce contexte, le délégué aux droits de l'Homme du gouvernement allemand a demandé mercredi la libération de "centaines" d'opposants au pouvoir à Bahreïn, à quelques jours du Grand prix de Formule 1 qui doit se dérouler dimanche dans le pays, dans une interview à l'AFP.
Selon Markus Löning, délégué aux droits de l'homme du gouvernement allemand, il y a encore "quelques centaines d'opposants en prison" à Bahreïn, plus d'un an après des manifestations contre le pouvoir en place qui s'étaient déroulées au printemps 2011.
"Ils doivent être libérés", a demandé M. Löning, estimant que ces personnes ont été "emprisonnées sur la base de condamnations injustifiées".
M. Löning a par ailleurs réclamé la libération du militant Abdel Hadi al-Khawaja.