En référence au Mouvement populaire de libération du Soudan au pouvoir à Juba depuis la partition du pays en juillet 2011, il ne peut être plus clair: "Nous le considérons comme un insecte ...
L'invasion par le sud d'une zone pétrolifère est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
Excédé par des agressions à répétition, le président soudanais Omar el-Béchir a menacé mercredi de renverser le gouvernement du Soudan du Sud.
Alors que s'accentuent les pressions internationales pour décourager les deux voisins de se lancer dans une nouvelle guerre après l'invasion par le Sud d'une zone pétrolifère.
"Notre principal objectif à partir d'aujourd'hui est de libérer les citoyens du Soudan du Sud du SPLM", a déclaré au siège de son parti le président Béchir, en référence au Mouvement populaire de libération du Soudan au pouvoir à Juba depuis la partition du pays en juillet 2011.
"Nous le considérons comme un insecte (...) cherchant à détruire le Soudan et notre principal but désormais est d'éliminer complètement cet insecte", a-t-il ajouté.
Il s'exprimait à l'occasion d'un meeting de soutien aux troupes soudanaises qui tentent de reconquérir la zone frontalière de Heglig, où se trouve le principal champ pétrolier du pays, tombée aux mains du Soudan du Sud il y a une semaine.
"Il y a deux options: soit nous finissons à Juba, soit ils finissent à Khartoum. Nous ne pouvons cohabiter au sein des anciennes frontières" du Soudan unifié, a-t-il déclaré, prédisant une victoire rapide.
Prenant visiblement ces menaces très au sérieux, le Soudan du Sud a réagi en appelant Khartoum à des pourparlers "sous l'égide de l'Union africaine".
"Nous ne sommes pas entrés au Soudan, et nous n'avons pas de plans pour un changement de régime au Soudan ou pour envahir Khartoum", a déclaré à le ministre sud-soudanais de l'Information, Barnaba Marial Benjamin.
Un peu plus tôt, le chef de la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères soudanais, Omar Dahab, avait indiqué que son pays allait « reconquérir "de gré ou de force" la région de Heglig, considérée par la communauté internationale comme étant située en territoire soudanais, ce que Juba conteste.
Face à un risque majeur de regain de violence, la communauté internationale (notamment les Nations unies, les Etats-Unis et l'Union européenne), instigatrice rappelons le de cette scission du pays, ont critiqué l'occupation de Heglig et dénoncé dans le même temps les raids aériens de Khartoum contre son voisin.
Fasse aux craintes que ces combats face à nouveau tâche d'huile dans l'agenda occidental, le Conseil de sécurité de l'ONU a évoqué mardi l'éventualité de sanctions contre le Soudan et le Soudan du Sud pour les convaincre de sortir de leur "logique de guerre", selon des diplomates.
Mais pour le Soudan de Béchir, ces sanctions sont "injustes" car elles devraient "logiquement viser
l'agresseur" (Juba, NDLR), a réagi estimant que le devoir des Nations unies était "de mettre fin à l'occupation par le Soudan du Sud".