Chater accuse l’armée de manipuler le processus de démocratisation et de vouloir prolonger la période transitoire.
Khairat al-Chater, membre des Frères musulmans dont la candidature à l'élection présidentielle égyptienne a été invalidée, s'en est vivement pris mercredi à l'armée qu'il a accusée de vouloir se maintenir au pouvoir.
"La façon dont le Conseil suprême des forces armées (CSFA) gère le pays (...) démontre qu'il y a une manipulation du processus de démocratisation et une volonté d'empêcher le peuple de choisir son président d'une manière démocratique", a-t-il déclaré devant la presse.
M. Chater a estimé qu'il y "avait un plan du CSFA pour prolonger la période transitoire", censée se terminer en juin à l'issue de l'élection présidentielle avec la remise du pouvoir par les généraux au président élu.
"Le CSFA cherche à établir un pouvoir dont il serait capable de tirer les ficelles par derrière", a ajouté M. Chater.
Il a confirmé que les Frères musulmans se joindraient vendredi à une manifestation à l'appel des mouvements ayant lancé la révolte de l'an dernier, pour protester contre la candidature de l'ancien chef des services secrets du président déchu Hosni Moubarak, Omar Souleimane.
Le rassemblement de vendredi est finalement destiné à "parachever la révolution".
M. Chater a toutefois appelé à la mobilisation électorale en faveur d'un autre candidat présenté par la confrérie, Mohammed Morsi, chef du Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), issu des Frères musulmans.
M. Chater, incarcéré par le régime de Moubarak jusqu'en mars 2011, a été écarté en raison d'une loi stipulant que toute personne ayant été condamnée à de la prison devait attendre six ans à partir de la fin de sa peine ou de la date de sa grâce avant de pouvoir retrouver ses droits civiques.