Le collectif des "Jeunes du 14 février" a appelé à "trois jours de colère" coïncidant avec le Grand Prix qui se court dimanche.
Le général britannique John Beats, qui supervise la police et les services de sécurité à Bahreïn, a affirmé dans une interview au journal britannique The Guardian que la police pourrait recourir aux tirs réels contre les manifestants lors de la course de Formule 1.
Selon des observateurs, cette déclaration confirme l’implication britannique dans la répression des manifestants et la complicité de Londres dans le projet du régime des Khalifa, accusé par la communauté internationale de répression, de torture et de meurtre contre la population non armée.
De son côté, l’opposition bahreïnie a appelé à des manifestations populaires ce vendredi au centre de Manama, sous le slogan « Non à la Formule du sang ».
Des manifestants ont brièvement interrompu la circulation sur certaines routes menant de Manama au circuit à l'aide de pneus enflammés, selon des témoins.
Le collectif des "Jeunes du 14 février" a appelé à "trois jours de colère" coïncidant avec le Grand Prix qui se court dimanche.
Les organisations de défense des droits de l'Homme avaient critiqué la tenue de la course en pleine crise politique dans ce royaume où les chiites, majoritaires, se plaignent de discrimination de la part de la dynastie Khalifa.
Par ailleurs, des journalistes et des caméramans de l’Agence France Presse et de l’Associated Press ont été interdits de couvrir la course de Formule 1.
Agressions nocturnes de la police contre les manifestants
Parallèlement, le régime bahreïni a multiplié ses campagnes répressives, tirant des balles sur les civils et enlevant des dizaines d’entre eux.
Des affrontements ont éclaté jeudi soir dans les villages chiites, lorsque la police a agressé des dizaines de manifestants agissant à l'appel du mouvement des "Jeunes du 14 février" aux entrées des villages entourant Manama. Les forces de sécurité ont lancé des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour les disperser.
Les jeunes répétaient "Le peuple veut la chute du régime", "A bas Hamad", le roi de Bahreïn, et brandissaient des portraits du militant emprisonné Abdel Hadi al-Khawaja, en grève de la faim depuis le 8 février.
Le Fédéralisme international appelle à sanctionner les responsables des sévices à Bahreïn
Le Fédéralisme international pour les droits de l’homme a appelé à interroger et sanctionner les responsables de sévices à Bahreïn et à l’application complète des recommandations de la commission Bassiouni.
Dans son rapport publié à l’issue d’une visite de cinq jours à Bahreïn, cette organisation a appelé le régime à libérer tous les activistes politiques, les étudiants, les enseignants, les médecins, les employés et les défenseurs des droits de l’homme, et à permettre à tous les employés licenciés de regagner leurs travaux.
Selon elle, la poursuite des manifestations est due aux arrestations arbitraires et au recours déséquilibré à la force contre les manifestants. Et de condamner le recours excessif à la force, surtout l’utilisation des bombes lacrymogènes qui nuisent à la santé des vieux et des enfants à la fois.
L’organisation des droits de l’homme en question a indiqué que l’application des recommandations du rapport Bassiouni était très lente, dénonçant entre autre le procès infondé de 14 activistes politiques, dont 8 ont été condamnés à perpétuité.
Dans ce même rapport, on exprime l’inquiétude face à l’état de santé de l’activiste Abdel Hadi Khawaja, en grève de la faim depuis plus de deux mois, du mauvais traitement du président de l’association des enseignants bahreïnis Mehdi Abou Dib lors de sa détention, de la poursuite de l’arrestation et de la torture des étudiants universitaires, et de la poursuite judiciaire du cadre médical ayant soigné les blessés.
La « protection des journalistes » revendique la libération des blogueurs et des activistes bahreïnis
La commission de la protection des journalistes dans 50 organisations internationales a appelé à libérer les blogueurs, les activistes et les défenseurs de droits de l’homme détenus à Bahreïn, appelant en même temps à supprimer toutes les charges qui violent le principe de la liberté de l’expression pacifique.
Basée à New York, cette commission a appelé à la libération immédiate du blogueur Abdel Jalil Sankiss, arrêté en mars 2011, et condamné à perpétuité, et du blogueur Ali Abdel Imam, condamné par contumace à 15 ans de prison.
Et de rappeler les multiples transgressions subies par les journalistes indépendants et l’opposition dans ce pays, dont le meurtre de trois activistes médiatiques, Zachariya Ocheyri, Abdel Karim Fakhraoui, et Ahmad Ismaïl.
Source: Agences, AFP, Alalam