Manifestation nocturne sauvagement réprimée, un manifestant tué. L’Iran appelle les autorités bahreïnies à cesser la répression.
Un bon nombre de journalistes étrangers autorisés d’entrer à Manama pour couvrir le Grand Prix du Bahreïn ont saisi l’occasion pour réaliser plusieurs reportages sur la répression de l’opposition et les manifestations qui secouent le pays depuis février 2011.
Certains joueurs et sympathisants étrangers du Formula 1 ont même participé aux manifestations appelant aux réformes dans ce petit royaume du Golfe.
Le conducteur des voitures Ferrari, John Valdes a participé à la marche organisée par l’opposition le vendredi 20 février. Il a même brandit une pancarte appelant à la démocratie.
Dans ce contexte, deux responsables d'écuries de Formule 1, l'Italien Stefano Domenicali (Ferrari) et le Britannique Robert Fernley (Force India), se sont déclarés favorables aux réformes réclamées par l'opposition, a pour sa part indiqué l’AFP.
La répression continue
Entre-temps, la répression contre les manifestants s’est poursuivi dans la nuit de vendredi à samedi. Les forces anti-émeutes ont agressé les manifestants rassemblés dans des villages non loin du circuit Sakhir où se déroulent samedi les qualifications pour le Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn. Un nouveau manifestant a été tué.
"Le cadavre du martyr Salah Abbas" a été découvert près de Chakoura, un village à 4 km à l'ouest de Manama où une manifestation hostile au régime a été "sauvagement" réprimée par les forces de sécurité, a annoncé le Wefaq, principal groupe de l'opposition, dans un communiqué.
Il s'agit du premier mort en marge du Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn.
Certains manifestants étaient encagoulés et d'autres portaient un linceul barré de l'expression "Je suis le prochain martyr".
La foule a scandé des slogans hostiles au gouvernement, répétant "A bas Hamad", en référence au roi de Bahreïn Hamad ben Issa Al-Khalifa, lors de ces manifestations qui ont lieu à l'appel du mouvement des "Jeunes du 14 février".
Ce mouvement a appelé à "trois jours de colère" coïncidant avec le Grand Prix prévu dimanche, sous le slogan "Non à la Formule de sang".
Prêts à mourir pour Bahreïn
Vendredi, au premier jour des essais libres, la police a dispersé par la force des milliers de manifestants anti-régime dans la région de Boudaya, à 4 km à l'ouest de Manama, selon l'opposition.
Les manifestants, rassemblés en fin d'après-midi dans la région de Boudaya, à 4 km à l'ouest de Manama, ont scandé "A bas la dictature", "Révolte jusqu'à la victoire". Certains portaient des T-shirts, barrés de l'expression "Prêts à mourir pour Bahreïn".
Plusieurs manifestants ont été blessés par les forces anti-émeutes, intervenues "violemment" pour disperser les protestataires, selon un communiqué du Wefaq, principal groupe de l'opposition.
L’annulation du GP ferait le jeu des extrémistes
Malgré ces rassemblements, le prince héritier, Salmane Ben Hamad Al-Khalifa, a estimé qu’une "annulation du Grand Prix ferait le jeu des extrémistes".
De nombreuses voitures de police étaient postées autour de Manama, avec un véhicule blindé au bord de la route principale d'accès au circuit et des portiques de sécurité aux entrées du public pour des fouilles systématiques des sacs, selon des journalistes.
Rappelons que les ONG internationales avaient critiqué la tenue de la course en pleine crise dans le royaume.
Cessez la répression
De son côté, l'Iran a appelé vendredi les autorités de Bahreïn à mettre fin à la "répression" et à répondre aux revendications de l'opposition pour des réformes.
"Bahreïn devrait préparer le terrain à des négociations efficaces et sincères", a déclaré le ministre adjoint des Affaires étrangères pour les affaires arabes et africaines, Hossein Amirabdolahian, cité par l'agence officielle IRNA.