Avec 2 points d’avance, Hollande l’emporte sur Sarkozy... Tous deux se retrouveront en face pour le deuxième tour en Mai prochain. Mais la surprise provient du vote massif pour Marine Le Pen... La France prend le chemin de sa voi
Avec près de 29% des voix contre 27 pour le président-candidat, François Hollande est officiellement le vainqueur de ce premier tour présidentiel...
Non seulement le candidat socialiste parvient en tête au premier tour mais il dispose d'une réserve de voix bien supérieure à son rival de l'UMP.
Seulement voilà... La participation massive des français aux urnes avec plus de 80% de votes, a donné à la candidate de l'extrême droite une poussée fulgurante... A 18 % des suffrages, la France tomberait ainsi peu à peu dans les colonnes radicales...
A en croire le décompte des voix, celle qui participait pour la première fois à l'élection présidentielle dépasse son père et les estimations peu favorable dans les sondages pré-élections.
Le score élevé de Marine Le Pen aux alentours de 18%, confirme aussi la très grande difficulté des sondeurs à évaluer son audience véritable; là encore, comme pour François Hollande, le vote populaire a assuré son succès; il reste à comprendre le sens de ce vote, plus complexe qu'on ne l'imagine à analyser.
Avec ce niveau, il ne fait aucun doute qu'elle devrait disposer d'une bonne dynamique aux législatives de juin, même si le scrutin majoritaire ne convient pas au FN, qui n'a à ce jour aucun parlementaire.
Dévoilant sa stratégie pour la suite: faire exploser l'UMP et rafler la mise à droite, elle déclarait dimanche devant ses partisans: "Face à un président sortant à la tête d'un parti considérablement affaibli, nous sommes désormais la seule et véritable opposition à la gauche ultralibérale, laxiste et libertaire".
A ce sujet, l'audience de Nicolas Sarkozy, qui a perdu 2,4 millions de voix, soit 20% de ses électeurs, semble s'être confinée à la droite traditionnelle; sa chute importante dans les bureaux de vote étrangers, pourtant traditionnellement acquis à la droite, est très symbolique de la déception que son magistère a généré.
En tout cas, au deuxième tour, les jeux semblent faits. A première vue et sauf changement d'humeur spectaculaire, François Hollande bénéficiera presque à 100 % des reports de voix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, d'Eva Joly et de Philippe Poutou. Au-delà de ce socle de gauche de 44%, il lui suffira de grappiller quelques 6% et plus parmi les électeurs de François Bayrou, de Nicolas Dupont-Aignan et de Marine Le Pen. On ne voit pas comment il pourrait ne pas y parvenir.
Au total, la gauche retrouve en effet le score de ses meilleures années, et notamment celui de 1988. Mais le total des voix de la droite et du FN est cependant supérieur (47,3%), ce qui ne facilitera pas la tâche du nouveau président s'il est de gauche.
Le score de Marine Le Pen, et à un degré moindre, celui de Jean-Luc Mélenchon, traduit un vote de crise : au total, plus de 35% des électeurs se sont prononcés pour une politique de rupture avec la politique économico-sociale actuelle menée par l'Union européenne. En voilà qui auront hâte de passer au troisième tour, qui risque d'être malheureusement plus boursier que social et ce, quel que soit le président élu.