Et le gouvernement de Janzouri se plie aux exigences américaines
L'ambassadrice américaine au Caire, Anne Patterson, a informé lundi le Conseil militaire et le Premier ministre égyptien Kamal alJanzouri, que son pays considérait que la décision d'arrêter l'exportation de gaz à Israël est un enfreint de la part des autorités égyptiennes à leurs obligations envers Israël, en vertu du traité de Camp David.
Cité par des sites d'information, Anne Patterson a averti que son pays, « parrain des pourparlers qui ont abouti à la signature de cet accord, prendra toutes les mesures qui permettront la poursuite de l'aide à Israël."
Suite à cette réaction immédiate de la part des États-Unis, le Conseil militaire a tenu une réunion d'urgence, et a approuvé la demande du gouvernement de Janzouri de reprendre l’exportation de gaz à l'entité israélienne, mais en imposant de nouveaux prix.
Le Maariv: Les répercussions de l’arrêt du gaz égyptien sont graves
Le quotidien israélien Maariv a mis en garde contre l’annonce égyptienne de résilier le contrat sur les exportations du gaz vers « Israël ». Cette annonce a provoqué de vives réactions au sein de l’institution politique. Toutefois, des sources au ministère de l’énergie ont appelé au calme, précisant que le ministère s’était préparé à une situation pareille depuis des années ».
L’Egypte fournit à Israël plus de 40% de ses besoins naturels de gaz. En réaction à l’annonce égyptienne, le membre de la Knesset Mikhaïl ben Ari (l’union nationale) a dit qu’il « est temps de rompre unilatéralement l’accord de paix signé avec l’Egypte, de faire rentrer l’ambassadeur caché au pays, de réoccuper le Sinaï et de traiter avec l’Egypte en tant qu’entité terroriste et non pas politique ».
Un député égyptien: L’arrêt du gaz est une affaire politique et Libermann est idiot
Le député égyptien Imad Jad, également vice-directeur du centre d’études alAhram a qualifié d’affaire politique la décision de son pays de cesser les exportations du gaz à Israël. Selon lui, l’accord du gaz a été signé avec l’entité sioniste en 2005 lors du mandat de Hosni Moubarak et ce fut une affaire de corruption. « L’Egypte ne fournissait pas directement de gaz à Israël mais elle avait mis en place une compagnie baptisée « l’Est de la Méditerranée » dont le premier actionnaire fut Hussein Salem, l’ami intime de Moubarak. Cette compagnie prenait secrètement le gaz égyptien et le réexportait à l’entité sioniste pendant 20 ans», a-t-il expliqué.
Et d’ajouter : « L’Egypte ne pouvait pas résilier le contrat pour éviter de lourdes charges internationales contre elle, mais après la chute du régime, les nouveaux dirigeants ont senti le fardeau politique dû à la poursuite de cet accord. Plusieurs cours égyptiennes ont revendiqué l’annulation de l’accord de gaz avec Israël mais les anciens gouvernements le refusaient catégoriquement ».
Jad a souligné entre autre que l’annulation de l’accord n’enfreint pas à l’accord de Camp David, et a qualifié le ministre israélien des Affaires étrangères Libermann d’idiot pour avoir menacé de bombarder le Haut-Barrage et de noyer l’Egypte. Libermann avait adressé une lettre au Premier ministre lui disant que l’Egypte est désormais plus dangereuse pour Israël que l’Iran ».
Source : alalam, Yediot Ahranot