29-04-2025 10:49 PM Jerusalem Timing

France/élections: « Le Pen » désormais arbitre de la présidentielle

France/élections: « Le Pen » désormais arbitre de la présidentielle

Face au désaveu du peuple français, après tant d’années de discours offensifs et loin d’être rassembleurs, Nicolas Sarkozy devient le défenseur de la gauche, du centre, de la droite, des extrêmes gauches et droites.


François HollandeTerrible constat au lendemain du décompte du premier tour.... Marine Le Pen est devenue une pièce centrale pour la deuxième manche présidentielle.

Le socialiste François Hollande, en tête au premier tour de la présidentielle en France, et le sortant Nicolas Sarkozy, se sont rués tout deux auprès des électeurs de l'extrême droite qui seront déterminants au second tour, après le score historique de leur candidate.


Pour le vainqueur du PS qui devance avec 28,6% le président-candidat Nicolas Sarkozy qui de surcroît n'a que peu de réserves de voix, sa stratégie est simple: Faire sien le vote contestataire du FN.

"Il y a des électeurs qui ont pu aller vers ce vote par colère. C'est ceux-là que je veux entendre", a lancé M. Hollande.

Bien placé, le candidat socialiste a maintenu sa stratégie de "rassemblement", après avoir engrangé les soutiens des candidats de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon (11,1%) et des Verts Eva Joly (2,31%) qui ont appelé à "battre Sarkozy". Il devrait faire quasiment le plein de ces voix.

Pour le second tour, il est crédité de 53 à 54% des intentions de vote, selon des sondages. Mais François Hollande, parti en campagne en outsider il y a un an avec l'image d'un homme mou et sans expérience, continue de se montrer prudent sur l'issue du scrutin qui, espère-t-il, donnera à la France son premier président de gauche depuis 17 ans.

Pour le candidat socialiste, l'objectif est de faire revenir dans le giron de la gauche le vote des classes populaires déçues, parties dans les années 80 se réfugier dans les bras de l'extrême droite.

A ces ouvriers, retraités, jeunes "qui ne savent plus vers qui se tourner et sont allés vers le vent mauvais du vote extrême (...), je dois leur dire: nous allons nous relever tous ensemble", a-t-il à nouveau lancé lors d'un meeting à Quimper (ouest).

 Nicolas SarkozyPour Nicolas Sarkozy, qui s'est étalé de tout son long après le camouflet français, l'enjeu est vital.

Pour l'emporter, le président sortant, plombé par son impopularité et la crise, doit absolument récupérer la grande majorité des électeurs dont certains avaient voté pour lui en 2007.

Après des années de discours offensifs, agressifs, très peu rassembleurs, limite irrespectueux de la « France d'en Bas », le voilà, s'adressant aux français avec un discours de gauche, de droite, d'extrême gauche, d'extrême droite...

Il est vrai qu'avec aussi peu de voix de réserves, mieux vaut tenter le tout pour le tout quitte à lorgner sur des sujets qui lui étaient si inutiles tel que, par exemple, le bien-être des français.

Voici un discours digne de la gauche: "Je veux m'adresser aux Français qui n'en peuvent plus. Je veux leur dire que je les respecte. Je n'ai pas à donner de leçons de morale (...). Je veux m'adresser à tous ceux dont on méprise la douleur, à tous ceux à qui on ne donne jamais la parole (...). Je veux parler aux petits, aux sans-grade, aux ruraux, aux petits retraités", a-t-il expliqué lundi soir, lors d'un meeting à Tours (centre).

Et maintenant, des déclarations à la Le Pen: "Les Français nous ont dit: nous ne voulons plus d'une Europe qui ne nous protège pas (...). L'Europe qui ne régule pas ses flux migratoires, qui ne défend pas ses frontières, qui ouvre ses marchés sans contrepartie, c'est fini", a ajouté Nicolas Sarkozy.

A ce sujet, on peut prédire l'intensification de son discours déjà dur sur l'immigration et la sécurité.

Lundi déjà, le ministre du Travail Xavier Bertrand a ainsi estimé lundi que la France "n'a pas envie d'avoir de l'immigration en plus ou le vote des étrangers aux élections locales". Elle veut garder son "mode de vie", a-t-il ajouté.

S'adressant aux électeurs du front national, Sarkozy utilise le même vocabulaire que son rival du PS et déclare: "Nous les avons entendus et notre façon de les respecter sera de leur répondre par des engagements précis".

Marine Le Pen

A 18%, le score de Marine Le Pen au premier tour est le plus élevé jamais réalisé par sa famille politique dans une présidentielle, se qui fait d'elle une place prépondérante pour le second round des élections et place de fait ses électeurs en position d'arbitre.

Elle annoncera sa position le 1er mai, mais elle a déjà donné des indications allant dans le sens d'une non-consigne de vote.

Selon les enquêtes réalisées dimanche soir, au maximum les deux tiers disent qu'ils voteraient Nicolas Sarkozy, alors qu'il aurait besoin "d'un report de 80%", selon le politologue Pascal Perrineau.


Les prochains moments forts de la campagne seront le 1er mai, jour de la fête du travail où M. Sarkozy devrait tenir meeting tandis que les syndicats de gauche défileront comme à l'accoutumée, puis le 2 mai, date probable du débat télévisé entre les deux candidats. D'ici là, les deux hommes doivent s'exprimer séparément à la télévision cette semaine.