L’immense armée médiatique qatarie semble plus affectée par les défections que l’armée syrienne régulière !
Décidément, les démissions de la chaine satellitaire qatarie AlJazira sur fond des évènements syriens n’en finissent pas. La toute récente est celle de son correspondant en Russie, le Syrien Mohammad Hassan. « Je démissionne et je vais en mer », avait-il écrit sur son compte Face Book.
Selon le journal AlAkhbar, Hassan est parti en vacances sans expliquer les raisons de sa décision. Un ami très proche de lui assure qu’elle s’inscrit dans la même logique que celle des précédentes qui reprochaient à cette chaine sa couverture biaisée et très partiale des évènements syriens et aussi son dénigrement de la révolution bahreïnie.
Hassan aurait donc pris cette décision pour protester contre « la politique d’incitation continue de cette chaine concernant le dossier syrien et sa nonchalance face au sang syrien qui est en train de couler ». Il se plaignait qu’ « AlJazira exploite de la façon la plus ignoble ce qui se passe en Syrie tout en prétendant être concernée par l’effusion du sang du citoyen syrien alors qu’elle ne se soucie que de l’agenda du gouvernement qatari qui a dépensé des centaines de millions de dollars et ne s’attendait pas à ce que le régime puisse résister aussi longtemps ».
La démission qui a précédé d’une semaine celle de Hassan a été celle du correspondant de la chaine à Téhéran, Melhem Rayya. Il reproche à AlJazira d’être «fortement impliquée dans le projet américano-israélien qui vise la résistance », selon des sources de l’intérieur de la chaine. Rayya a plusieurs fois alerté les responsables de la chaine que sa ligne éditoriale ne respecte plus les critères d’objectivité dans sa couverture des évènements sensibles dans la région en général et qu’elle a surtout dévié du chemin du professionnalisme concernant la Syrie et le Bahreïn.
Sachant que la chaine qatarie traite la révolution bahreïnie qui a connu des manifestations comprenant des centaines de milliers de Bahreïnis comme un fait sécuritaire sans aucune portée politique. Alors qu’elle présente les contestations syriennes comme étant un vaste mouvement populaire, pacifique et civique. La chaine qatarie omet aussi de rapporter les crimes commis par les insurgés syriens, ne rapporte nullement le bilan des militaires et membres des forces de l’ordre qu’ils ont tués, et s’absyient aussi de rapporter qu’ils mènent des combats et des accrochages contre les forces régulières.
C’est précisément une situation pareille qui fut derrière la démission de son correspondant Ali Hachem à Beyrouth. Elle a avait refusé de rediffuser des images qu’il avait filmées sur les accrochages entre l’armée syrienne et des hommes armés syriens dans la région libanaise de Wadi Khaled limitrophe de la Syrie.
A l’instar de leurs prédécesseurs, Rayya, et Hachem ont déjà rejoint la chaine AlMayadine, fondée par le premier démissionnaire, l’animateur libano-tunisien Ghassane ben Jeddo et qui devrait été lancée le mois de juin prochain.
Le sort de Hassan devrait ressembler au leur, mais ne serait tranchée que lorsqu’il rentrera de vacances. D’ici là, une nouvelle défection pourrait très bien avoir lieu.