En principe,une loi interdisit aux plus hauts responsables de l’ancien régime de se présenter à l’élection. Les raisons de sa réhabilitation ne sont pas explicitées .
Le dernier chef de gouvernement du président égyptien déchu Hosni Moubarak, Ahmad Chafiq, dont la candidature avait été invalidée par la commission électorale mardi, pourra finalement se présenter à la présidentielle du 23 mai, a annoncé mercredi soir l'agence officielle Mena.
"La commission électorale (...) a décidé de donner son accord à la participation d'Ahmad Chafiq à l'élection présidentielle, et ce, après avoir accepté son appel", a indiqué l'agence.
La commission avait écarté M. Chafiq en vertu d'une nouvelle loi, qui vient d'être ratifiée par le pouvoir militaire, interdisant aux plus hauts responsables de l'ancien régime de se présenter à l'élection.
Ministre de l'Aviation civile sous M. Moubarak, cet ancien général avait été nommé à la tête du gouvernement dans les tout derniers jours au pouvoir de l'ex-président, contraint à la démission sous la pression d'une révolte populaire le 11 février 2011.
M. Chafiq avait aussitôt contesté la décision de la commission de l'exclure de la course à la présidentielle.
Selon l'agence Mena, la commission électorale a également décidé de s'adresser à la Haute cour constitutionnelle pour qu'elle statue sur la constitutionnalité de l'amendement à la loi électorale approuvé par le Parlement le 12 avril, qui interdit aux piliers de l'ère Moubarak de se présenter.
Avant de ratifier la loi, le pouvoir militaire avait déjà demandé à la cour qu'elle se prononce, mais elle avait refusé en expliquant qu'elle ne pouvait statuer sur une législation qu'après son entrée en vigueur. Le Conseil suprême des forces armées, au pouvoir depuis la chute de M. Moubarak, a fini par ratifier la loi.
Le texte prévoit d'"interdire à tout président de la République, vice-président, Premier ministre, président du Parti national démocrate (PND, parti de M. Moubarak) maintenant dissous, secrétaire général ou membre de son bureau politique" d'exercer des droits politiques pendant dix ans.
La loi concerne les personnes ayant occupé un de ces postes pendant les dix ans précédant le 11 février 2011, date de la démission de M. Moubarak. Le texte ne vise pas les anciens ministres.