29-04-2025 10:43 PM Jerusalem Timing

France : Quand le vote musulman devient un enjeu électoral..

France : Quand le vote musulman devient un enjeu électoral..

Dans le quartier de Seine-Saint-Denis, une banlieue parisienne, qui abrite la plus forte proportion de musulmans en France, la popularité de Sarkozy a chuté de 26,85% en 2007 à 19,48% en 2012.

Certes la communauté musulmane n’a pas cherché à et ne cherche pas à devenir un instrument électoral pour quiconque, dans les élections présidentielles françaises !

D’ailleurs,  le  doyen de la mosquée de Paris a affirmé, que le fait d’introduire la question de l’Islam  dans la controverse électorale pourrait nuire aux musulmans.

Sauf qu’à l’issue des résultats du premier tour des élections présidentielles françaises, des analyses  ont montré que compte tenu de l'intersection des données sociales et démographiques,  les musulmans voteraient probablement contre Nicolas Sarkozy, surtout que ce dernier  a adopté le ton  de l'extrême droite sur des questions cruciales comme l'immigration,  la consommation de la viande halal et le port du voile.

Dans le quartier de Seine-Saint-Denis,  une  banlieue parisienne, qui abrite la plus forte proportion de musulmans en France, la popularité de Sarkozy a chuté de 26,85% en 2007 à 19,48% en 2012.

Or selon, Samir Amghar, professeur de sciences sociales, et auteur du livre le salafisme aujourd'hui, « les musulmans de France, en particulier les religieux d'entre eux, se croisent avec les partis conservateurs »

Et de poursuivre : «Ils sont  plus proches de la droite dans les questions sociales (mariage, famille, pouvoir), mais aussi par rapport aux choix économiques parce qu'ils défendent le capitalisme, l'économie de marché et sont contre l’augmentation des  impôts ».

Mais,  souligne,  Samir Amghar,  Sarkozy a adopté un « discours sur la laïcité tenant compte des musulmans et ce entre 2003 et 2007 »,  soit à l’époque où a été crée le Conseil français du culte musulman, alors qu’il était encore ministre de l'Intérieur.

Sauf que « la stratégie de Sarkozy a changé depuis 2010 », avec «  son discours à Grenoble sur l'immigration, mais aussi la Conférence de l'Union pour un Mouvement Populaire sur l'islam, et la loi d’interdiction du port du  voile sans oublier la  polémique au sujet de la viande halal, tout cela a provoqué chez les musulmans un sentiment d’agression à leurs croyances » insiste Samir Amghar.

Même son de cloche pour Karim Amlal,  un professeur de sciences politiques et auteur du livre  "Je suis vulnérable à la discrimination."

Et de préciser que «  le 22 Avril  l’ancien Sarkozy n'était pas lui-même lors de la  première session, où il fallait continuer dans la même ligne car il ne peut pas gagner sans les voix des électeurs d'extrême-droite, comme il n'a pas un grand stock de voix».

Et donc Sarkozy « ne pourra pas compter sur le vote des  jeunes musulmans issus de  nouvelles classes moyennes, même s’ils sont conservateurs ».

A noter qu’avant le premier tour, les responsables musulmans ont appelés à une participation massive des musulmans dans ces élections, car ce qui est en jeu  c’est la défense de « leur  dignité face à cette attaque contre l'islam ».

Rappelons qu'il est difficile de déterminer le nombre des musulmans inscrits sur les listes électorales, en France, car la  mention de la religion ou de l'appartenance nationale est interdite.

Mais selon, l'Institut de Nancy, prés de 2,1 millions de musulmans sont déclarés en France, et ils ont entre de 18 et 50 ans,  tandis que le gouvernement estime que le nombre total des musulmans est plus de quatre millions.