Aoun Khassawneh s’est adressé au roi Abdallah II, en priant Dieu de le guider.
Le Premier ministre jordanien Aoun Khassawneh, présenté à son arrivée il y a six mois comme "la dernière chance" pour des réformes de fond en Jordanie, a démissionné jeudi.
Mais, la manière dont Khassawneh a présenté sa démission révèle les grandes différences avec les hauts dirigeants du pays, dont à leur tête, le roi Abdallah II.
M.Khassawneh a présenté sa démission officielle d’une façon inédite en Jordanie :
Il a délégué un de ses représentants pour qu’il remette aux autorités compétentes sa lettre de démission. D’habitude c’est la personne elle-même qui le fait.
Il était à l’extérieur du pays. Il effectuait une visite officielle en Turquie.
Khassawneh s’est enfin adressé au roi Abdallah II, dans sa lettre de démission qui ne contenait pas des termes classiques, en « priant Dieu de le guider ».
Le Premier ministre jordanien présenté à son arrivée il y a six mois comme "la dernière chance" pour des réformes de fond, a été rapidement remplacé par un ancien chef du gouvernement, Fayez Tarawneh.
"Indépendamment de la manière dont il a démissionné, son départ montre que la souveraineté dont le Premier ministre avait parlé n'existe pas en Jordanie", a déclaré Zaki Bani Rshied, chef du bureau politique du Front d'action islamique (FAI), le parti des Frères musulmans.
"Cela révèle le niveau des luttes de pouvoir au sein de l'Etat. Malheureusement, les services de sécurité (et leurs importants pouvoirs) l'ont emporté", a-t-il ajouté, prévenant que s'ouvrait désormais "une phase pleine d'incertitude politique".
"Tous ces discours sur les réformes que l'on a entendus ne voulaient rien dire. Nous avons la preuve qu'il n'y a aucune volonté d'engager des réformes (...) Le pays se dirige vers de nouveaux échecs", a insisté le responsable du FAI.
La Jordanie connaît en effet des manifestations régulières depuis janvier 2011 réclamant des réformes politiques et économiques ainsi que la fin de la corruption, sous la houlette de l'opposition.
Les manifestants réclament en particulier que le chef du gouvernement soit issu de la majorité parlementaire et non pas désigné par le roi.
Source: AlQuds+Agences