Un terrorisme qui dépasse les frontières saoudiennes pour toucher l’Egypte, où l’affaire du procureur et du juge saoudien impliqués dans un trafic illégal d’êtres humains, a poussé le régime saoudien à se venger..
L’organisation non gouvernementale internationale, Human Rights Watch a accusé le régime des AlSaoud d’organiser de procès contre des militants et des politiciens dans des tribunaux créés pour les affaires de terrorisme, alors que ce sont des civils qui sont accusés d’avoir oser critiquer le pouvoir royal.
Dans un communiqué, la HRW a insisté à ce que les autorités annulent ces tribunaux spéciaux, dans lesquels des militants des droits de l’Homme sont jugés. Elle a souligné qu'il y a beaucoup de prisonniers politiques détenus depuis de nombreuses années sans aucune charge contre eux !
L’Organisation a rejeté tous les tribunaux spéciaux qui se font appelés tribunaux pour crimes contre la sécurité nationale, car ils poursuivent en justice des militants politiques, ajoutant que ces tribunaux doivent se conformer aux lois internationales relatives aux droits de l'homme et libérer tous les prisonniers d'opinion.
A ce titre, le chercheur principal au Département du Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW, Christoph Wilcke a déclaré que le fait des militants saoudiens sont jugés comme des terroristes, simplement parce qu'ils ont critiqué l'utilisation abusive de la force par les pouvoirs publics, met en évidence la volonté du gouvernement saoudien de prendre toute mesure pour faire taire l'opposition ».
Et de noter : « juger des réformistes pacifiques dans des tribunaux spéciaux pour le terrorisme reflète la nature politique de ce genre de procès ».
Et de poursuivre : "Les accusations portées contre les militants politiques pacifiques, sont floues, confuses et d'une nature politique. Or, les accusations prouvent que le gouverneur n’accepte pas les critique portées contre lui et aussi dévoile son intolérance face à l'opposition politique".
Mais encore..
L’organisation précise que les procédures suivies par la cour pénale viole le droit à bénéficiera d’un procès équitable.
Or, depuis la création d’un Conseil supérieur de magistrature de la Cour pénale en 2008, beaucoup de prisonniers politiques languissent dans les prisons d'enquête pendant de nombreuses années sans avoir été inculpés ou jugés.
Et en plus, la Cour pénale ne jouit d’aucun système politique ou de lois qui puissent déterminer ses prérogatives devant l'opinion publique. Les juges sont nommés individuellement pour se joindre au comité des juges de la Cour.
Dans ce contexte, une campagne sans précédent a été lancée sur le réseau social Twitter en solidarité avec le journaliste et écrivain Nazir alMajd qui a entamé une grève de la faim depuis une semaine.
Nazir alMajd entame sa deuxième année de détention dans une prison à Dammam sans avoir eu droit à un procès, accusé juste d’avoir participer à des marches de protestation dans la région de Qatif.
Suit à un article intitulé «J'ai protesté ... Donc, je suis un être humain », Nazir alMajd a été arrêté, en Avril 2011, à son lieu de travail, soit une école, par les forces armées saoudiennes.
Dans une interview avec la Radio néerlandaise son épouse Khadija témoigne que son mari a été soumis pendant sa détention à la torture : il a été roué de coups aux mains, aux jambes et aux pieds, il a été forcé de se tenir debout, pieds et mains liés, pendant des heures. Sans compter que durant les cinq premiers mois de sa détention il a été enfermé dans une cellule individuelle.
Rappelons que Human Rights Watch a précédemment signalé que les autorités saoudiennes ont arrêtés, depuis Février 2011, plus de 160 opposants pacifiques : une violation flagrante des droits humains internationaux selon HRW.
Il faut dire que depuis Février 2011, les protestations n’ont pas cessé dans la région orientale du pays, où la population réclame toujours des réformes politiques et faire cesser la discrimination religieuse et l'inégalité des droits.
A ce titre, et pour le troisième jour consécutif, des protestations ont eu lieu devant le Consulat d'Arabie Saoudite à Suez, en Egypte, exigeant la libération par les autorités saoudiennes de l’avocat Ahmad AlJizawi, en détention depuis le 17 Avril !
Les manifestants en colère se sont déchaînés contre le Consul de l'Arabie Saoudite Mohammed Amin Ghaban, le forçant lui et le personnel de fuir le siège du consulat pour se réfugier à sa maison.
Selon le site du quotidien alBachaer, les manifestants ont encerclé le consul à l'intérieur de la maison, obligeant la police et l’armée égyptienne à intervenir pour traîner avec grande difficulté le consul en dehors de sa demeure et le faire fuir au Caire.
Par ailleurs, selon des sources judiciaires, citées par la chaîne satellitaire alAlam, le procureur général de la République d’Egypte, Abdel Magued Mahmoud a décidé de renvoyer l’affaire du juge et du procureur général saoudiens impliqués dans le trafic d’être humains et dans l’exploitation immorale des mineurs à la Cour pénale !
Toujours selon les mêmes sources, l'ambassade d'Arabie Saoudite au Caire, a envoyé son personnel de haut niveau pour négocier avec le procureur général égyptien la libération du juge et du procureur saoudiens, mais le procureur égyptien a refusé toute médiation ou négociation dans cette affaire.
Les sources ont indiqué « que l'affaire implique 12 inculpations de différentes nationalités, y compris des égyptiens, sachant que les principaux accusés sont le procureur et le juge saoudiens ».
A noter que les Saoudiens ont arrêté l'avocat égyptien Ahmed AlJizawi à Djeddah, quelques jours après l'éclaboussement de cette affaire.