Outre les réformes, les manifestants réclament en particulier que le Premier ministre soit choisi par le Parlement.
Un millier de personnes ont manifesté vendredi à Amman contre Fayez Tarawneh, le Premier ministre désigné jeudi en remplacement d'Aoun Khassawneh, accusant le roi Abdallah II de retarder les réformes indispensables pour le pays.
Vendredi, les manifestants reprochaient surtout à Tarawneh d'avoir été impliqué dans les négociations qui ont abouti au traité de paix avec « Israël » en 1994.
"Tarawneh, si tu n'as pas été élu par le peuple, tu n'auras pas le pouvoir de prendre des décisions", ont scandé les manifestants.
"La nation est en danger. Les Jordaniens ont compris que les gouvernements, les parlementaires et le régime ne se souciaient pas du pays et n'y appartenaient pas", a pour sa part lancé aux manifestants Salem Falahat, ancien dirigeant des Frères musulmans de Jordanie et partisan de la modération.
"Les corrompus sont puissants et protégés, ils cherchent à maintenir la Jordanie dans cette crise. Nous avons besoin de quelqu'un qui comprenne le message du peuple et qui ne mente jamais aux Jordaniens", a-t-il insisté.
"Le peuple veut un changement de politique, pas seulement de gouvernement", proclamait une banderole dans la foule réunie dans le centre de la capitale à l'appel de l'opposition.
"En Jordanie, il faut attendre 45 minutes pour être livré quand on commande à déjeuner, mais changer de Premier ministre ne prend que 30 minutes", raillait une banderole.
L'opposition jordanienne manifeste régulièrement depuis janvier 2011 pour réclamer des réformes politiques et économiques, et en particulier que le Premier ministre soit choisi par le Parlement.
Jeudi, le roi a accepté la démission de M. Khassawneh, qui avait été présenté à son arrivée il y a six mois comme la "dernière chance" des réformes, et l'a remplacé par M. Tarawneh, déjà Premier ministre à la fin des années 1990, qui doit former son gouvernement la semaine prochaine.