Le Pakistan réclamait des excuses de la part des Etats-Unis.
Des entretiens américano-pakistanais visant à en finir avec le différend diplomatique entre les deux pays suite à une bavure américaine ont échoué en raison des excuses demandées par le Pakistan aux Etats-Unis, a rapporté samedi le New York Times.
L'envoyé spécial des Etats-Unis pour l'Afghanistan et le Pakistan, Marc Grossman, a quitté vendredi soir Islamabad sans être parvenu à un accord au terme de deux jours de discussions avec ses interlocuteurs pakistanais, selon le journal.
Ces conversations portaient sur les suites du raid aérien américain qui avait causé la mort de 24 militaires pakistanais près de la frontière afghane.
Washington refuse de s'excuser pour ce raid.
L'affaire a porté atteinte au fragile partenariat entre les Etats-Unis et le Pakistan, provoquant une levée de boucliers à Islamabad, qui en guise de représailles a interdit le transit par son territoire des convois d'équipements militaires destinés aux troupes de l’Otan en Afghanistan.
Les deux pays sont en désaccord sur l'enchaînement des événements ayant conduit à cet incident transfrontalier, le plus sanglant en 10 ans d'intervention américaine au Pakistan.
Le Pakistan nie avoir fait feu le premier et accusé au contraire les Américains d'avoir délibérément tiré sur ses troupes.
L'exécutif américain a largement débattu de la question des "excuses" à faire ou pas pour apaiser l'ire du Pakistan, jusqu'aux attaques coordonnées des talibans à Kaboul et dans d'autres villes afghanes le 15 avril, a relevé le New York Times
"Le 15 avril a changé la donne", a déclaré un haut responsable américain anonyme cité par le quotidien.
Le renseignement américain a estimé après analyse que les attaques avaient été orchestrées par des membres du groupe Haqqani, hostiles aux soldats étrangers, à partir d'une base dans le Waziristan nord dans la zone tribale du nord du Pakistan.