De partout dans le monde, un seul mot d’ordre: "Non à l’austérité!". Et ce rapport faisant état de 6 millions de chômeurs en plus en 2012 n’arrange pas la situation.
Les traditionnels défilés du 1er mai, qui célèbrent la fête du travail en Europe et dans le monde, ont eu lieu mardi sur fond de crise du modèle capitaliste et de programmes d'austérité.
Les plus grands rassemblements ont eu lieu en Europe, notamment en France, où boostées par les élections, entre 316 000 (police) et 750 000 (syndicats) personnes en colères ont battu le pavé, soit quatre fois plus qu'en 2011, selon le ministère de l'Intérieur.
Dans les différents cortèges, entre défense de l'emploi et antisarkosysme, militants politiques se mêlaient aux militants syndicaux et salariés.
Pour dire non à l'austérité, imposée selon eux par l'Union européenne, près de 290 cortèges étaient annoncés par la CGT, dont le plus important à Paris.
Les espagnols eux étaient pus de 100'000 manifestants dans 80 villes. La révolte était perceptible dans ce pays marqué par la crise, des coupes budgétaires sans précédent ainsi qu'une réforme du travail introduite par le gouvernement conservateur pour tenter de réduire un taux de chômage record.
En Grèce, également frappée par une politique de rigueur encore plus sévère, des milliers de personnes ont participé aux manifestations à Athènes et dans d'autres villes. Selon la police, plus de 18'000 personnes ont manifesté dans tout le pays.
Au Portugal, des milliers de personnes se sont rassemblées à Lisbonne et dans plusieurs autres villes avec pour mot d'ordre la lutte pour l'emploi et contre l'appauvrissement du pays actuellement sous assistance financière. "Il est temps de dire basta!", "nous voulons un avenir", "contre la précarité", pouvait-on lire sur de nombreuses pancartes.
A Istanbul, en Turquie, des dizaines de milliers de manifestants venant de tous bords politiques ont convergé vers la place Taksim, sur la rive européenne de la métropole, où des dizaines de personnes avaient été tuées il y a 35 ans.
La manifestation a été marquée par des incidents lorsqu'un groupe anarchiste d'une centaine de personnes, la plupart cagoulée, ont brisé les vitres de plusieurs succursales de banques et de magasins dans le quartier de Mecidiyeköy. Les casseurs ont été pris en chasse par la police anti-émeutes.
Et puis de l'autre côté de l'Atlantique, des dizaines milliers de manifestants ont protesté aux Etats-Unis contre les inégalités, à l'initiative du mouvement "Occupy", donnant quelquefois lieu à des accrochages violents avec la police.
En fin d'après-midi à New York, plusieurs milliers de personnes, voire des dizaines de milliers selon les organisateurs, ont effectué une marche jusqu'à Wall Street, sous forte surveillance policière.
D'autres manifestations ont eu lieu en Californie.
Un rapport effrayant, 2012 sera rude.
Parallèlement, un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) met en cause les politiques d’austérité et annonce une augmentation de 6 millions du nombre de chômeurs, dans le monde, ce qui fait monter le nombre à 202 millions.
Pour l’organisation, il est très difficile que la situation économique puisse combler le déficit actuel et fournir du travail aux quelques 80 millions de personnes qui devraient entrer sur le marché du travail, d’ici deux ans.
En Europe, le taux de chômage a augmenté, dans deux-tiers des pays, depuis 2010. Quant à Etats-Unis et Japon, ils sont «au point mort», au niveau de la reprise du marché du travail. Pour l’OIT, les mesures d’austérité ne sont, pas non plus, la solution