Les protestataires réclament le départ de l’armée du pouvoir. L’armée se dit engagé à assurer des présidentielles "100% honnête".
Vingt personnes ont été tuées mercredi au Caire lors de violents affrontements entre des manifestants hostiles au pouvoir militaire et des assaillants armés agissant sous les ordres du conseil militaire (selon les manifestants).
Les groupes armés ont donc ouvert le feu contre des protestataires rassemblés depuis samedi dans le quartier d'Abbassiya, à proximité du ministère de la Défense pour réclamer le départ du pouvoir militaire.
Les violences ont fait vingt morts et des dizaines de blessés, selon les médecins de l'hôpital de campagne installé non loin du secteur.
Des sources médicales ont de leur côté fait état de la mort de sept jeunes tués par balles.
D’autres manifestants, le corps en sang, étaient battus à coups de barre de fer dans des scènes de lynchage en pleine rue.
En réaction, plusieurs partis égyptiens ont appelé à une marche millionième ce vendredi pour dénoncer le pouvoir militaire.
Baradei: L’Egypte s’effondre entre vos mains
Pour sa part l’ancien chef de l’AIEA, Mohammad Baradei a dénoncé le massacre devant le ministère de la défense.
Il a dit sur sa page Twitter : « Un massacre à Abassiya…Un conseil militaire et un gouvernement incapables de garantir la sécurité ou des conspirateurs…Vous avez échoué… Dégagez…L’Egypte s’effondre entre vos mains ».
Suspension des campagnes électorales
Les affrontements de mercredi ont amené deux des principaux candidats -Mohamed Morsi pour les Frères musulmans et l'islamique dissident des Frères Abdel Moneim Aboul Foutouh- à suspendre leur campagne. Deux autres candidats de gauche Khaled Ali et Hamdeen Sabbahi ont eux aussi annoncé la suspension de leurs activités.
M. Morsi a affirmé à des journalistes qu'il suspendait sa campagne "pour 48 heures en signe de solidarité avec les manifestants" et qu'il tenait "le Conseil suprême des forces armées (au pouvoir) pour responsable".
Le Parti de la justice et de la liberté (PLJ), issu des Frères musulmans, a annoncé qu'il boycottait une réunion prévue mercredi entre le maréchal Hussein Tantaoui, chef d'Etat de fait de l'Egypte, et les partis politiques, "en raison (...) des évènements sanglants" d'Abbassiya.
Le PLJ a aussi dénoncé des "tentatives d'entraver la remise du pouvoir conformément au calendrier fixé", allusion à la promesse des militaires de céder le pouvoir aux civils fin juin, une fois un président élu.
Présidentielles "100% honnête"
Et puis, au lendemain du massacre des protestataires, l'armée égyptienne s'est dit engagée à ce que l'élection présidentielle prévue fin mai soit à "100% honnête".
"Nous sommes engagés à assurer des élections 100% honnêtes", a déclaré jeudi le général Mohammed al-Assar, membre du Conseil suprême des forces armées (CSFA) lors d'une conférence de presse.
"La transparence de l'élection ne fait pas de doute", a-t-il indiqué.