29-04-2025 05:03 PM Jerusalem Timing

Hollande VS Sarkozy: Bagarres politiques mais pas d’avancées

Hollande VS Sarkozy: Bagarres politiques mais pas d’avancées

"Menteur, arrogant, calomniateur etc..", attaques, ripostes, mais au final aucun des candidats n’a réussi à percer. Et les musulmans pratiquants restent sur le banc des accusés.

Débat Sarkozy HollandeMercredi, pendant 3 heures dans un débat retransmis sur plus de 10 chaines et suivi par près de 20 millions de téléspectateurs, Nicolas Sarkozy et son adversaire socialiste se sont adonnés lors de l'ultime course à la présidence française à un spectacle d'attaques, de ripostes, de joutes verbales.

Le président sortant, le conservateur Nicolas Sarkozy, en retard dans les sondages sur son adversaire socialiste, espérait marquer des points au cours de ce face-à-face, le seul organisé avant le second tour de l'élection, dimanche prochain.

Les joutes ont porté sur les principaux sujets discutés: style de la présidence, économie, immigration, énergie nucléaire. Les accusations de mensonges et de calomnies ont volé à plusieurs reprises autour de la table autour de laquelle les deux hommes étaient installés.

 
« Laïcité », le même discours

Mais sur la très controversée question de « laïcité » française, Hollande est resté dans les sentiers de Sarkozy et déclare:

"Que les Français n'aient aucune inquiétude: sous ma présidence, il n'y aura aucune dérogation à quelque règle que ce soit en matière de laïcité. La loi sur la burqa, si je deviens président de la République, sera strictement appliquée. Aucun horaire de piscine ne sera toléré s'il fait la distinction entre les hommes et les femmes. Rien ne sera toléré en terme de présence de viande halal dans les cantines de nos écoles, il n'y a pas nécessité de faire peur".

Rappelons que François Hollande souhaite inscrire « la laïcité » dans la Constitution.


Les téléspectateurs ont donc bien compris que les pratiquants musulmans restent sur le banc des accusés comme s'est évertué à le faire le président-candidat.

Concernant la question épineuse du vote des étrangers, le président sortant, accusé depuis le début de la campagne de chasser sur les terres de l'extrême droite et depuis le premier tour, d'avoir emprunté ses thèmes et son langage, a cherché à faire apparaître le socialiste comme un défenseur du communautarisme, complaisant avec les musulmans.

Le candidat du PS François Hollande a quand à lui défendu le droit de vote des étrangers « non communautaires » ou plutôt non pratiquants aux élections municipales, qui figure parmi ses soixante propositions, François Hollande a affirmé qu'il était prêt à aller jusqu'au référendum.


En position d'attaque, le président sortant a insisté sur l'origine de la plus grande partie des étrangers vivant en France: le Maghreb et l'Afrique subsaharienne où l'islam est la religion dominante, il déclare: "Si vous donnez le droit de vote aux immigrés, il y aura des revendications identitaires et communautaires".

Et Hollande de répondre: "Il y a des musulmans en France, citoyens français, qui ne font pas de revendications communautaires à ce que je sache, donc pourquoi il y en aurait à l'occasion des élections municipales, pour des étrangers qui sont là depuis des années?".


« Monsieur Sarkozy, vous aurez du mal à passer pour une victime »


Devant un décor sobre, les deux hommes se sont disputés le thème du « rassemblement ». "Je veux être le président du rassemblement. Les Français ont été opposés les uns aux autres, divisés, je veux les réunir. C'est le sens du changement que je propose", a déclaré d'emblée François Hollande, que le sort avait désigné pour ouvrir le débat.

Déclaration immédiatement contestée par le président sortant. "J'ai une preuve de cet esprit de rassemblement: il n'y a jamais eu de violence pendant mon quinquennat", a répliqué Nicolas Sarkozy.

Puis le président sortant a affirmé que son adversaire ne pouvait être un rassembleur puisqu'il a laissé ses proches l'attaquer, le comparer au financier américain Madoff ou assimiler la forme de certains de ses meetings à ceux de l'Allemagne nazie ou du franquisme.

"Monsieur Sarkozy, vous aurez du mal à passer pour une victime", a répondu Hollande avant de dire qu'il condamnait "tous les excès".


A ce sujet, le candidat socialiste a indiqué qu'il supprimerait le statut pénal très protecteur dont bénéficie actuellement le président français.


Les fonds de dossiers qui font tâche

Sur le fond des dossiers, Hollande a attaqué le bilan de son adversaire. "Notre chômage a augmenté, notre compétitivité s'est dégradée et l'Allemagne fait mieux que nous", a-t-il dit

"L'Allemagne a fait le contraire de la politique que vous proposez aux Français. L'Allemagne a fait la TVA antidélocalisation, elle a fait la règle d'or que vous refusez... Je crains que cet argument ne se retourne violemment contre vous", a rétorqué Nicolas Sarkozy.

Il faisait allusion à la hausse de la TVA qu'il prône pour financer la protection sociale en abaissant parallèlement les charges pesant sur les entreprises. La règle d'or consiste à inscrire dans la Constitution le retour à l'équilibre des finances publiques.