La composition de son nouveau gouvernement montrent qu’il n’y a aucune volonté de réforme.
L'opposition en Jordanie a affirmé jeudi que la composition du nouveau gouvernement investi la veille par le roi Abdallah II marquait un "recul" dans le processus de réforme du pays.
"C'est un recul pour les réformes. Cela traduit la persistance de l'état d'esprit qui prévalait avant le printemps arabe", a indiqué Jamil Abou Baker, le porte-parole des Frères musulmans.
"Le gouvernement lui-même et le Premier ministre en sont la preuve. Cela ne donne aucun espoir à la population que les choses vont changer. Le Premier ministre est un conservateur", a-t-il ajouté.
Pour sa part, le dirigeant du Front de l'action islamique, Hamzeh Mansour, a déclaré que "la nomination de M. Tarawneh et la composition de son nouveau gouvernement montrent qu'il n'y a aucune volonté de réforme".
"C'est un gouvernement très classique formé de vieux bureaucrates. En ce moment, la Jordanie a besoin d'un gouvernement qui inspire confiance à la population et qui répond à leurs revendications".
Le roi Abdallah II de Jordanie a investi mercredi le gouvernement de Fayez Tarawneh, qui a déjà été Premier ministre à la fin des années 1990, et lui a donné pour mission d'adopter les réformes nécessaires à la tenue d'élections législatives d'ici la fin de l'année.
Le nouveau cabinet compte 30 ministres, dont 20 nouveaux arrivants.
La Jordanie connaît des manifestations régulières depuis janvier 2011 réclamant des réformes politiques et économiques ainsi que la fin de la corruption.
Vendredi, au lendemain de l'annonce de la nomination de M. Tarawneh, un millier de personnes avaient manifesté dans les rues de Amman pour demander de véritables changements politiques.