Du président de la république en passant par le ministre de la défense, puis par le commandant en chef de l’armée libanaise, les positions sont fermes à l’égard de l’affaire du navire d’armes, à destination de la Syrie..
Le juge d'instruction Sakr Sakr a porté plainte devant le tribunal militaire, contre 21 personnes impliquées dans l’affaire du navire« Lutfullah 2 » (Bonté de dieu) , transportant de manière illégale des armes à destination de la Syrie.
Il a insinué que les accusés dans cette affaire risquent la peine maximale car ils sont selon le code pénal libanais accusé de terrorisme contre l'Etat..
Des sources judiciaires avaient révélé, dimanche dernier que huit Syriens et deux Egyptiens impliqués dans cette affaire ont déjà été arrêtés.
Quand aux accusés, on compte 13 citoyens syriens, dont 8 ont été arrêtés, et 4 libanais dont 3 sont en détention, aussi deux Egyptiens et un indien. Parmi les accusés, figurent aussi l’équipage du navire en question, et les agents douaniers.Ces personnes sont accusées d’avoir acheté, empaqueté et transporté de grandes quantités d’armes et de munitions de Tripoli, en Libye, jusqu’au Liban "dans le but de perpétrer des actes de sabotage".
De son côté, le ministre de la Défense Fayez Ghosn, a déclaré dans un communiqué ce Samedi que "les enquêtes qui sont en cours concernant le navire progressent et se poursuivront jusqu’à ce que toutes les personnes impliquées dans cette affaire soient démasquées et punies."
Ghosn a insisté à "laisser l'enquête suivre son cours et à ne pas lancer des spéculations et des analyses", soulignant qu’« il n'est pas permis de noyer l'enquête dans les rumeurs et les on-dit."
Pour sa part, le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Jean Qahwaji a réitéré qu’il « est de la responsabilité de l'armée de mener à bien les tâches qui lui sont confiées concernant le contrôle de la frontière et l’opposition au trafic d'armes".
Il a précisé que « l'institution militaire prend avec beaucoup de sérieux l’affaire du navire d’armes », ajoutant que « l'armée remplit son devoir dans son intégralité dans ce domaine ».
Il a également souligné que « l'enquête suivra son cours jusqu’à la fin et toute personne impliquée sera immédiatement arrêté et traduite en justice ».
Dans le même contexte, le président de la République Michel Souleiman a affirmé au cours de sa rencontre annuelle avec les journalistes accrédités au palais présidentiel de Baabda, que son pays ne serait pas une "base de contrebande d'armes" contre la Syrie!
Le président libanais, a assuré que le trafic d'armes pour équiper l'opposition syrienne est un double crime qu'on ne peut négliger.
Souleiman a affirmé que son pays demandera des comptes à toute personne dont la responsabilité est prouvée sur l'acheminement du navire d'armes qui avait été saisie par la marie libanaise à destination de la Syrie.
Il a estimé que la politique de prendre de l'écart par rapport à la crise syrienne a pour but de ne pas l'attiser davantage. Souleiman a réitéré son appui au dialogue entre toutes les composantes du peuple syrien dans l'objectif de stopper la violence et d'établir la démocratie.
Il a évoqué l'accueil par la Syrie des libanais déplacés en juillet 2006 durant l'agression israélienne. "Nous ne devons pas s'impliquer dans les événements en Syrie et aussi empêcher le trafic d'armes vers ce pays", a-t-il souligné.
Enfin, selon la chaîne satellitaire libanaise, la LBC, non seulement "des parties libanaises étaient au courant de la charge du navire Lutfullah, mais ceux qui sont impliqués dans cette affaire ont utilisé des lignes de communication libanaises et les armes qui sont à bord jouissent d’une qualité exceptionnelle, prêtes à être utilisé par les rebelles."
Rappelons, que l'ambassadeur syrien au Liban Ali Abdel Karim Ali, a accusé mercredi des pays comme le Qatar , l’Arabie saoudite et d’autres pays d’être derrière le navire d'armes , suscitant par ses propos les critiques de l'ambassadeur saoudien au Liban