Pour l’opposition, la proposition de Saleh constitue l’acte de décès de son régime politique.
Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, contesté dans la rue depuis des semaines, a promis jeudi un référendum cette année sur une nouvelle Constitution, qui ouvrirait la voie à un régime parlementaire réclamé par l'opposition.
S'adressant à des milliers de personnes rassemblées à Sanaa, Saleh a estimé que cette Constitution devrait "instaurer un régime parlementaire, donnant tous les pouvoirs exécutifs à un gouvernement élu par le Parlement fin 2011 ou début 2012".
Le mandat de Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, s'achève en 2013.
Il s'est aussi engagé à "continuer de protéger" les manifestants, qu'ils soient pour ou contre son régime, après des heurts, au début de la semaine, ayant fait au moins deux morts dans des violences dans le pays.
L'opposition rejette la proposition de Saleh
En réaction, l'opposition parlementaire yéménite a rejeté la proposition du président Saleh, la jugeant "dépassée" selon son porte-parole.
"L'initiative du président est dépassée, elle constitue l'acte de décès du régime politique dont les manifestants réclament la fin", a déclaré Mohammad al-Sabri, le porte-parole de l'opposition parlementaire.
La semaine dernière, le chef de l'Etat, un allié des Etats-Unis, avait rejeté un plan de sortie de crise proposé par l'opposition prévoyant son départ avant la fin de l'année. L'opposition s'était ensuite déclarée déterminée à l'évincer.
Mercredi, des sources médicales ont assuré qu'un jeune homme blessé par la police mardi soir devant l'université de Sanaa, où campent depuis le 21 février des étudiants en colère, était décédé à l'hôpital.
Depuis le début du mouvement de contestation fin janvier contre le régime du président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, une trentaine de personnes ont été tuées par les tirs des forces de l’ordre.