un 7ème continent est né: 3,5 Km2 contenant 3,5 millions de tonnes de déchets amoncelés dans l’Océn pacifique, à 1000Km des cotes américaines
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La concentration de minuscules déchets plastiques flottant à la surface du Pacifique nord a été multipliée par cent au cours des quarante dernières années, une pollution qui pourrait avoir des conséquences écologiques insoupçonnées, révèle une étude publiée mercredi.
Selon des chercheurs de l'Université de Californie à San Diego, durant la période comprise entre 1972 et 1987, les microparticules de plastique (d'un diamètre inférieur à 5 mm) étaient relativement rares dans le "gyre subtropical" du Pacifique nord, une zone où les déchets s'amalgament au point de rencontre de courants océaniques qui s'enroulent sous l'effet de la rotation de la Terre.
Selon eux, plus de la moitié des échantillons prélevés à cette époque étaient ainsi totalement exempts de déchets plastiques.
On estime qu'environ 80 % des débris plastiques marins sont d'origine terrestre. Les 20% restant sont issus des navires
D'après les analyses effectuées dans la même zone de 1999 à 2010, la concentration de microplastiques a été multipliée par cent, souligne l'étude, publiée par la revue Biology Letters de la Royal Society britannique.
Or la gigantesque plaque de déchets flottant sur le Pacifique, épaisse par endroits de plusieurs dizaines de mètres, constitue un milieu propice à la reproduction d'une espèce d'araignée d'eau, l'Halobates sericeus.
Si cet insecte est capable de vivre dans un milieu marin, il a en effet besoin d'un terrain "solide" pour y pondre ses œufs et ce "continent de plastique" lui fournit un incubateur de rêve.
Résultat, alors qu'il était jusqu'alors réduit à pondre sur de rares débris flottants, comme des branches ou des coquilles vides, l'Halobates sericeus est en train de proliférer dans le Pacifique nord, avertissent les océanologues.
Cela pourrait être une manne inespérée pour les crabes, les poissons ou même les oiseaux de mer qui se nourrissent de cet insecte ou de ses œufs.
Mais l'Halobates est lui aussi un prédateur, qui affectionne le zooplancton et les œufs de poisson, rappellent les scientifiques.
"Si la densité de ces microplastiques continue à augmenter, les espèces qui leur sont associées, comme Halobates sericeus, pourraient elles aussi continuer à se multiplier, peut-être au détriment de leurs proies", au risque de déséquilibrer l'ensemble de l'écosystème du Pacifique, mettent en garde les chercheurs.
Selon le Centre national d'études spatiales français (Cnes), qui parraine une mission devant prochainement explorer le "continent de plastique", cette plaque de déchets flottants s'étend sur une surface d'environ 3,4 millions de km2. Son poids se compterait en dizaines de millions de tonnes.Certaines études estiment ce poids à plus de 3,5 millions .